« Tous Ensemble pour les Gares » participe à la défense du train de nuit de Rodez – Capdenac – Paris
L’Association de Défense de la Gare d’Assier et de promotion du Rail, les Syndicats CGT des Cheminots de l’Aveyron et du Lot et l’Association Tous Ensemble Pour les Gares communiquent : « Après maintes attaques contre le train Intercités de nuit, nous venons lancer un cri d’alarme car de nouvelles menaces nous font craindre pour le devenir du train de nuit Rodez – Capdenac – Paris et sa possible disparition. Suite à des travaux sur la ligne Paris – Orléans – Limoges – Toulouse (POLT), le train de nuit circule depuis septembre en passant par Brive et Bordeaux sauf les samedis et dimanches. La SNCF vient, depuis mi-novembre, de supprimer ce train en semaine car de nouveaux travaux ont lieu entre Coutras et Brive et ce jusqu’en mai. Il ne circule donc plus que les samedis et dimanche soit 2 jours sur 7. Sachant que la possibilité existe de faire circuler les trains sur une même voie durant les travaux, nous demandons à la S.N.C.F. de rétablir la circulation du train de nuit Rodez – Capdenac – Paris tous les jours par son itinéraire habituel via Limoges. D’autres solutions sont possibles pour ne pas pénaliser les usagers et les priver de train, par exemple l’itinéraire par Aurillac – Clermont Ferrand ; nous attendons des propositions. Il est temps de passer des paroles aux actes ! Le rapport du sénateur Duron reconnait « l’importance des trains de nuit pour les territoires les moins accessibles » et prévoit le maintien de ce train quotidiennement ainsi que sa modernisation. Outre les désagréments rencontrés avec le train de nuit, les usagers et cheminots sont confrontés régulièrement à d’autres problèmes :
– trains supprimés ou fréquemment en retard,
– correspondances supprimées,
– guichets maintes fois fermés à Capdenac, Gramat… ou supprimé à Viviez Decazeville,
– gares fermées partiellement : Assier ou totalement ; Rocamadour-Padirac
– ligne fermée : Rodez – Séverac ou Cahors – Capdenac – Figeac.
En raison de tous ces dysfonctionnements, l’Association de Défense de la Gare d’Assier et de promotion du Rail, les Syndicats C.G.T. des Cheminots de l’Aveyron et du Lot et l’Association Tous Ensemble Pour les Gares appellent les Elus de préférence avec leurs écharpes, les Usagers et les Cheminots à un rassemblement citoyen en gare de Capdenac le samedi 20 janvier, à 10 h, avec café, vin chaud et fouace. »
Medialot
Faut-il en rire ou en pleurer?
Quand Villefranche-de-Rouergue disparaît des automates de la SNCF
C’est avec effarement que Jean-Pierre Estival, Villefranchois résidant à Paris et grand usager du rail, a vu disparaître Villefranche de Rouergue, pour partie, des automates des grandes gares…
Le train, cet ancien de la maison «rail» le prend autant que faire se peut. Mais quelle n’a pas été la surprise de Jean-Pierre Estival en pianotant, début décembre, sur le clavier d’un des automates de la gare Saint-Lazare le nom de sa ville et de ne voir rien venir. Or, chaque année, vers le 7 ou le 8 décembre, la SNCF change son plan de transport pour un an. Et jusque-là, cela ne posait aucun problème. «Mais les services ont introduit un autre Villefranche, ce qui fait que le nôtre qui avec son R de Rouergue se trouvait en fin de liste a disparu…», s’émeut-il. Même en renouvelant la manipulation en tapant «Villefranche de Rouergue» avec les espaces nécessaires plusieurs fois, rien n’y fit. La sous-préfecture de l’ouest Aveyron, et deuxième Villefranche après sa collègue «sur Saône», la plus peuplée, ne répondait plus à l’appel.
Après avoir mené quelques investigations auprès du personnel guichet de la gare parisienne «où les voyageurs ne vont jamais tant la file d’attente est longue», le logiciel étant plus pointu, notre Villefranche fut bien trouvé. L’agent lui suggéra de saisir sur l’automate «villefranchederouergue» tout attaché comme le veut la modernité internet. Et là, alléluia ! Le miracle s’est accompli : son «Villefranche de Rouergue» apparut. Information qu’il s’empressa de délivrer au premier adjoint au maire dans une longue missive, en estimant que l’information méritait d’être donnée aux habitants…
«D’autant, prévient Jean-Pierre Estival, qu’en gare de Villefranche, on ne pourra pas s’en apercevoir, car l’automate en place ne permet de prendre des billets que pour la région.» Par contre, dans des gares de villes moyennes ou plus importantes comme Montauban ou Toulouse, tel est le cas.
Lui qui déjà tempête contre un service public ferroviaire se réduisant à une portion congrue telle qu’il faut passer par Bordeaux quand on veut descendre de Paris en TGV. Qui plus est depuis la disparition des trains de nuit qui, pourtant, irriguaient tout le territoire.
«Tout ça, c’est minable, s’agace Jean-Pierre Estival, alors que quand on saisit Figeac, Caussade, Rodez ou Brive, il n’y a pas de problème, il faut qu’on en rencontre pour Villefranche ; on a l’impression que notre sous-préfecture est inexistante pour la SNCF». Et de poursuivre : «Ce n’est pas bon Villefranche, qui plus est quand on se targue de vouloir accueillir des touristes comme le préconise la politique municipale…»
Depuis le mois de novembre, des perturbations sur la ligne SNCF Paris-Rodez, traversant le nord du Lot limitent la circulation du train de nuit. Huguette Tiégna, députée du Lot, se mobilise pour le maintien de ce service « essentiel pour un territoire rural comme le nôtre » et participera, ce samedi 20 janvier à un rassemblement citoyen à Capdenac-Gare.
Deux programmes de travaux de modernisation des infrastructures ferroviaires, en cours, nécessitent de suspendre en semaine jusqu’en juin 2018 le service du train de nuit, sauf le week-end durant les nuits de samedi à dimanche et du dimanche à lundi.
La ministre des transports alertée par la députée
Usagère du train de nuit, comme bon nombre de Lotois, Huguette Tiégna n’a pu que constater « la gêne occasionnée pour l’ensemble des voyageurs. Cette ligne est un moyen d’irriguer les territoires entre Paris et Rodez. Dans une période où le débat sur la mobilité que nous voulons pour demain est ouvert, il me semble dommageable de ne pas proposer d’alternatives en cas de dysfonctionnement de longue durée. Les usagers ont le droit à un service en adéquation avec leurs besoins. Outre les trajets quotidiens, les atouts touristiques et économiques de notre territoire sont intrinsèquement liés au bon fonctionnement du réseau ferroviaire », déclare la députée.
Huguette Tiégna a alerté la direction territoriale de la SNCF, ainsi que la ministre des transports Élisabeth Borne, par une lettre qui lui a été transmise le 20 novembre 2017, sur « les nécessités du train de nuit en faveur du désenclavement et de l’aménagement du Nord du Lot, en s’appuyant sur le rapport Duron, qui préconise une égalité territoriale et de traitement des usagers dans le cadre de leurs déplacements. »
JEAN LUC GARCIA La Dépêche
Plus de 300 personnes se sont rassemblées samedi 20 janvier 2018 à la gare de Capdenac. Malgré la météo pluvieuse, élus, associations d’usagers, et syndicats cheminots étaient nombreux sous la verrière de la gare de Capdenac, pour manifester leur inquiétude face au devenir du train de nuit (aller – retour) Rodez – Capdenac – Figeac – Paris, mais également du service public ferroviaire.
Reliant quotidiennement de nuit, dans les deux sens, l’Aveyron et le Lot à la Capitale, le train « Le Parisien » est impacté par les travaux nocturnes sur la ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) entre Les Aubrais-Orléans et Brive, prévus pour une durée de trois ans. Depuis septembre 2017, en semaine, les trains sont détournés par Bordeaux, où les trains vers Toulouse et Rodez sont assemblés pour rejoindre Paris ; entraînant un allongement du parcours, le rendant peu attractif pour les usagers. Le « Parisien » retrouve son itinéraire classique par Limoges le week-end.
Stéphane Counord, délégué CGT, rappelle la situation. « Le 3 décembre 2016, nous étions ici même rassemblés contre la suppression de ce train de nuit. Celui-ci passe par Bordeaux alors que le raccrochement préconisé à Coutras semblait acté. Il fallait juste conserver le poste d’agent de service à Coutras ; ce que la SNCF n’a pas fait. Et depuis mi-novembre 2017, la SNCF vient de supprimer ce train en semaine car de nouveaux travaux ont lieu entre Coutras et Brive, et ce jusqu’en mai. Il ne circule donc plus que les samedis et dimanches, soit 2 jours sur 7. Certains veulent descendre le train de nuit, nous, on le défend. »
Jacques Montal, pour l’Association de la Gare d’Assier et de Promotion du Rail (ADGAPR) poursuit. « Notre train de nuit est indispensable. C’est la colonne vertébrale reliant notre territoire à Paris. Un peu partout en France, se créent des collectifs de défense des trains de nuit. La possibilité existe de faire circuler les trains sur une même voie durant les travaux de la ligne POLT. Nous demandons à la SNCF la circulation du train de nuit Rodez – Capdenac – Paris tous les jours par son itinéraire classique. Des propositions sont faites pour ne pas pénaliser les usagers et les priver de trains, comme par exemple par Aurillac – Clermont-Ferrand. D’autres rassemblements sont envisagés si nous ne sommes pas entendus. »
Usagers et cheminots pointent aussi du doigt d’autres problématiques comme les trains supprimés ou en retard, correspondances supprimées à Brive, guichets souvent fermés (à Capdenac, Gramat, Viviez-Decazeville), gares partiellement fermées (à Assier, ou totalement à Rocamadour), lignes fermées (Rodez – Séverac d’Aveyron, Cahors – Capdenac).
SÉBASTIEN CASSES
Réactions des élus présents au rassemblement
De nombreux élus lotois et aveyronnais étaient présents au rassemblement du 20 janvier à la gare de Capdenac. Parmi eux, Stéphane Bérard, maire de Capdenac-Gare et président de la commission transports à la région Occitanie. « Nous nous retrouvons ici pour lutter contre les inégalités. À Capdenac, on annonce la fermeture du Trésor public, la Poste est maintenue, ce train de nuit doit l’être lui aussi. La Région soutient cette mobilisation. Si nous nous satisfaisons des travaux effectués, nous relevons un manque d’écoute de la SNCF. Dans notre ruralité, le rail doit rester un service au public et s’inscrire dans une démarche de développement durable. »
André Mellinger, maire de Figeac, intervient également. « Les élus sont là pour soutenir l’action des usagers et des cheminots. Tous ensemble, nous devons être unis pour faire entendre notre voix. Figeac a toujours été mobilisé pour la desserte du train de nuit, que ses habitants utilisent. Outre le train de nuit, la présence des trains du quotidien est aussi majeure pour les salariés, les scolaires… »
La députée de la 2e circonscription du Lot, Huguette Tiegna (utilisatrice de ce train de nuit), montre son attachement à ce service. « Nous avons ici un problème de transport ferroviaire, qui concerne usagers et collectivités. Il faut une réorganisation cohérente en fonction des besoins des usagers. Le sujet des déplacements du quotidien est majeur. Dans le Lot, je m’attacherai à le défendre. » [S. C.]
La Vie Quercynoise