Un an après son rachat, le château de Saint-Dau

« C’est un véritable bonheur de faire renaître la splendeur de ce château qui était en très mauvais état […]. Nous allons tout faire pour en garder l’esprit originel », affirme le nouveau châtelain qui passe désormais le plus clair de son temps dans sa nouvelle propriété pour y superviser les travaux. 

 

Un bar à la place de l’ancienne discothèque

Alors que deux gîtes attenants au château ont été rénovés et sont déjà ouverts à la location, la troisième annexe – l’ancienne discothèque bien connue des habitants de la région amateurs de nuits endiablées sur le dancefloor, il y a quelques petites décennies – sera transformée en un bar lounge. « L’idée est que cela devienne un lieu sympa pour se retrouver et boire un verre en soirée », annonce Jean Wagner.

Du côté du château, le rez-de-chaussée sera ouvert à des évènements bien particulier (voir encadré) pouvant accueillir du public. « Nous souhaitons activement participer à la vie culturelle figeacoise », se réjouit Jean Wagner, amateur d’art « sous toutes ses formes ». Une réflexion est en cours concernant l’usage dédié aux deuxième et troisième étages, tandis que le premier niveau sera entièrement privé, sauf la grande salle d’apparat qui pourra être louée pour des réceptions ou des séminaires.

Bientôt donc, le grand public pourra de nouveau fouler la pelouse du parc du château de Saint-Dau. Une idée qui réjouit Jean Wagner qui se dit heureux d’ouvrir l’endroit aux Figeacois, « des gens d’une infinie gentillesse depuis mon arrivée ».

En attendant, les travaux se poursuivent pour redonner sa splendeur au lieu.

Une première expo dans dix jours

Linda Martello, artiste peintre de nationalité australienne, a activement participé à la rénovation de certaines fresques du château de Saint-Dau, notamment dans la petite chapelle attenante à la bâtisse. C’est donc tout naturellement elle, au côté de Greg Furney, qui ouvrira le bal des expositions publiques voulues par Jean Wagner, le propriétaire, avec des œuvres de poterie en céramique. Elle les présentera du 18 au 25 août prochain, au rez-de-chaussée du château de 10 heures à 15 heures.

Maxime Trédan Dépêche

 

Histoire

La construction comme nous la connaissons de nos jours, remonte au début du 16e siècle. Le premier nom associé au château était celui de Cathérine de Cayron, mariée à François du Boisset de la Salle qui hérita du château, ce qui est mentionné par rapport à la chapelle dont l’année de construction n’est pas documentée.La demeure changea ensuite de mains plusieurs fois entre 1636 et 1749 quand elle fut acquise par François Guary, et resta dans la même famille jusqu’en 2003. D’importants travaux de rénovation furent entrepris en 1871 par Eugène Guary ainsi qu’en 1910 par son descendant Gabriel Guary. Après la Première Guerre Mondiale, le côté est du château fut aggrandi et les entrées modifiées. Les travaux à l’intérieur, interrompus à la mort de Gabriel Guary en 1922, ne furent jamais terminés.En 1925, le château de Saint Dau a été classé Monument Historique.1928 vit l’installation d’une turbine hydro-électrique qui fonctionna jusqu’en 1968/69 quand l’installation électrique fut modernisée.
Dans les années 1970, le corps de ferme qui se trouve derrière le château était transformé en restaurant et discothèque par Jean-Loup Guary, les deux connaissant un succès indéniable en acceuillant les présidents de la République et étant élu meilleure discothèque de France en 1985.En 2003, Jean-Loup Guary vendit la propriété à un groupe d’investisseurs qui y implanta un labyrinthe de roses et un deuxième gîte connu de nos jours sous le nom de Ginkô en référence aux deux ginkgo biloba plus que bicentennaires qui agrémentent le parc. A part cela, il n’y eut pas d’autres travaux d’entrepris pendant cette période et le château continua à se degrader.En 2018, la propriété est vendue à Jean Wagner qui décide de ramener le château de Saint Dau à sa gloire précédente. Les deux gîtes ont ainsi été rénovés et les 4 étages du châteaux font l’objet d’une rénovation délicate et respectueuse. Le bâtiment de l’annexe est transformé en jazz lounge privé et lieu de rencontre privilégié pour les habitants de la region.