Un fabuleux projet à Gourdon, relever des ruines et créer un centre agro-patrimonial écologique

.Aux portes de Gourdon, Maxime Doeland, 25 ans, est prêt à se lancer dans un projet de grande envergure portant sur la restauration de bâtiments anciens datant pour partie du Moyen Âge et l’ouverture de cultures traditionnelles ; le coup d’envoi reste suspendu à la décision de la Safer

« Lorsque je découvre les lieux en novembre 2020, j’entame les démarches dans la foulée pour retrouver les propriétaires des lieux ! » déclare Maxime Doeland. Les trois parcelles concernées font l’objet d’indivision entre six propriétaires, dont certains résident à l’étranger. Armé de patience et animé d’une volonté farouche, le jeune homme obtient un accord financier en vue d’acquérir les ruines et les parcelles agricoles attenantes, le tout sur une superficie d’une dizaine d’hectares, dont des espaces boisés. Dernière étape, un mois après son coup de foudre, Maxime frappe à la porte du notaire, pour traduire son rêve en réalité.

Pour un projet de nature agro-citoyen écologique

« Ce qui m’a intéressé d’emblée, c’est le potentiel qu’offrent les bâtiments, dont l’aspect pittoresque de la tour, l’ensemble ouvrant à mes yeux les perspectives d’un projet global qui me tient à cœur ! » poursuit-il.

Ces ruines, en partie moyenâgeuses, au bord de l’ancien chemin conduisant à Paris, via Limoges, enchantent le jeune homme, qui se projette dans un vaste projet de nature agro-citoyen écologique. « Nous sommes en présence d’une ancienne tour de péage et je dois la restaurer dans son jus d’origine ! » précise-t-il. Ces ruines sont implantées sur deux parcelles attenantes à une troisième et ce sont ces trois parcelles réunies qui permettraient au candidat à la reprise de cet ensemble de rentabiliser à terme son projet, dont la réalisation s’étirerait sur plusieurs années.

En vue d’un site en auto-consommation

Au programme : de la permaculture, l’implantation de vergers garnis d’espèces atypiques ou en voie de disparition, dont une noyeraie, une installation de panneaux photovoltaïques et l’approvisionnement en eau via un forage afin d’atteindre une auto-consommation sur le site. Des moutons du Quercy prendraient place également sur les lieux, avec une vocation première d’entretien, dans le cadre d’un éco-patûrage. De plus, un espace est réservé pour une forêt jardinée et du maraîchage. « Devenir auto-suffisant et ne pas laisser d’empreinte écologique sont des motivations fortes pour moi ! » ajoute Maxime Doeland.

De formation scientifique, auto-entrepreneur dans les espaces verts, il se spécialise depuis plusieurs années dans la restauration de bâtis anciens, notamment auprès d’Yves Chaboche, ancien maître d’œuvre installé à Lamothe-Fénelon, auprès de qui il apprend notamment, la maîtrise de la taille de pierre et autres savoir-faire. Par ailleurs, avec son père, Maxime a participé à une restauration dans la région bordelaise. « Aujourd’hui je me sens prêt à relever un tel défi ! » ajoute-t-il.

Un chantier étalé sur plusieurs années

« À la fois patrimonial, agricole, environnemental, éco-touristique, ce projet comporte plusieurs volets » poursuit Maxime Doeland. Par exemple s’agissant de la tour (circulaire à l’extérieur et carrée à l’intérieur), datée du XVe siècle, dont on aperçoit les restes sur la photo ci-dessus, celle-ci comportera trois niveaux. Sa vocation, devenir un gîte « insolite ». À quelques lieues des grottes de Cougnac, de Gourdon, Sarlat, la vallée de la Dordogne… les lieux se prêtent à développer un habitat d’accueil touristique. Quant aux trois autres bâtiments, vraisemblablement du XVIIIe siècle ; une grange dont on aperçoit un pan de mur serait transformée en habitation et les autres deviendraient des ateliers et espaces agricoles.

Les parcelles plantées d’acacias serviront pour partie à la fabrication de piquets de clôture, les chênes ont été repérés pour la taille des poutres et autres éléments de charpente (dans le style d’époque, équarris à la main).

« Ici on aperçoit les traces d’une voûte dont les pierres ont été emportées ailleurs… » observe Maxime Doeland. Les lieux étaient encore habités il y a moins de 70 ans. Présenté à Pierre Sicard, architecte des Bâtiments de France (ABF), le projet a été observé avec attention et même une mesure de protection a été prise au sujet de la tour. Jean-Marie Courtin, maire de Gourdon, et Mme Nathalie Denis, adjointe à l’urbanisme, soutiennent la démarche du jeune homme. Il ne lui reste plus qu’un obstacle à franchir, mais non des moindres : obtenir l’aval de la Safer.

Dans l’attente de la décision de la Safer

Affaire conclue, le chantier pourrait avoir débuté à l’heure qu’il est, s’il n’avait été contrarié par les procédures administratives. En effet, dans la mesure où il s’agit de terrains agricoles, ceux-ci sont susceptibles d’intéresser des agriculteurs considérés comme « prioritaires »… Ainsi, pour l’heure, la partie n’est pas encore gagnée pour Maxime Doeland, dans la mesure où deux fermiers exploitant ces terres ont usé de leur droit de préemption sur les parcelles. Le projet est donc pour l’heure suspendu, dans l’attente de la décision que prendra la Safer dans les prochains jours. Cependant, ce projet à forte teneur patrimoniale et agricole, concernant à la fois la restauration d’un site historique et l’aménagement d’un espace de valorisation de productions locales, ne manque pas d’arguments pour séduire y compris les dirigeants de la Safer.

Maxime Doeland, croit en son étoile, qui s’est fixée au-dessus du lieu-dit Le Castelat.

Le rôle de la Safer

Les Safer ont été créées par la loi d’orientation agricole du 5 août 1960. Leurs objectifs initiaux consistaient à réorganiser les exploitations agricoles, dans le cadre de la mise en place d’une agriculture plus productive, et à installer des jeunes.
Aujourd’hui, les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) permettent à tout porteur de projet viable – qu’il soit agricole, artisanal, de service, résidentiel ou environnemental – de s’installer en milieu rural. Les projets doivent être en cohérence avec les politiques locales et répondre à l’intérêt général.
Les Safer développent toujours l’agriculture, mais elles protègent également l’environnement, les paysages, les ressources naturelles telles que l’eau et elles accompagnent les collectivités territoriales dans leurs projets fonciers. [Source : Safer]

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