Cahors: Un forum de l’eau pour s’adapter au réchauffement

Comment vivre aussi bien – voire mieux – avec moins d’eau ? C’est la question que se posaient les acteurs de l’eau, jeudi après-midi à Cahors. Il faudra moins consommer et mieux gérer.

Un temps contesté, le réchauffement climatique ne fait plus guère de doute aujourd’hui. «Un ou deux degrés à l’horizon 2 050». Ce qui peut, a priori, paraître bien faible, mais s’avère une révolution pour l’eau et l’usage que nous en faisons. «Les études démontrent qu’un réchauffement de 1 °C, fait remonter la végétation de 250 km vers le nord» explique Patrick Flour, délégué régional de Bassin du Lot1. Cet après-midi à Cahors, il participait ce jeudi au «forum de l’eau2» aux côtés de Serge Bladinières (président du forum) et de Jérôme Filippini (préfet, coordonnateur du Bassin du Lot). Objectif : dresser un état des lieux des zones de vulnérabilité. Cette démarche s’inscrit dans un plan plus vaste (à l’échelle d’Adour-Garonne), d’adaptation au changement climatique.

La ressource en eau sera moins abondante et plus variable, les périodes d’inondations et de sécheresses plus fréquentes et plus intenses, la biodiversité bouleversée, la qualité de l’eau incertaine…

«On parle bien de ‘‘s’adapter » insiste Serge Bladinières, pas de ‘‘lutter contre »». Sur la base de diverses études (dont ‘‘Garonne 2 050 »), on se prépare à vivre dans un contexte de réchauffement climatique. «D’abord nous en cernons les conséquences sur notre bassin ; ensuite il faudra également définir ce que nous devons faire pour nous adapter».

Le bassin du Lot épargné

Néanmoins le Bassin-versant du Lot (comme son voisin de la Dordogne), semble relativement préservé par l’impact des baisses de débits prévues à l’horizon 2 050. «Les retenues en amont constituent une protection» indique Serge Bladinières. «Mais dès qu’on s’éloigne de la rivière, (vers les affluents), les vulnérabilités deviennent plus fortes».

Et quoi qu’il en soit, il faudra participer à l’effort collectif. Pas question de tirer de l’eau à tout-va dans le Lot quand l’amont et l’aval souffrent et se privent, «l’eau est un bien collectif».

La première épreuve consistera à «optimiser l’existant» – autrement dit économiser l’eau. Les citoyens du sud ouest ont déjà commencé, puisque la hausse de population dans le sud ouest de la France n’a pas généré de hausse de la consommation globale.

Ensuite il faudra aussi «combler les déficits» – ou gérer la ressource : qui en dispose, qui en manque, quelles solutions sont envisageables ? La réflexion se poursuivra jusqu’au printemps à l’échelle du bassin Adour-Garonne, pour déboucher sur un plan d’actions.

1 :Le Bassin du Lot regroupe principalement les cours d’eau du Lot et de la Truyère (170 km), le Célé (101 km), la Colagne et le Dourdou.

2 : le forum de l’eau rassemble tous les acteurs de l’eau : collectivités, élus, associations, professionnels…


Les moyens de l’ambition

Le personnel des agences de l’eau était en grève fin septembre pour deux raisons : une baisse des moyens (financiers et humains) des agences, qui met en péril une politique de l’eau ambitieuse, et la modification de leur statut qui met en péril la sécurité de leur emploi et sa rémunération.

Il n’y a pas que les ressources en eau qui baissent, celles des agences de l’eau vont également diminuer. Dans le cadre de la baisse de la pression fiscale voulue par le président de la République, les agences de l’eau (elles sont six pour couvrir le territoire français) sont invitées à revoir leurs redevances à la baisse. «Une baisse des moyens au moment où l’agence de l’eau présente son plan d’adaptation au changement climatique : nous sommes en droit de nous interroger sur sa mise en œuvre et son avenir» commentent les représentants du syndicat national de l’environnement (SNE-FSU).

Outre les moyens financiers, sont également visés les moyens humains, le syndicat évoquant une baisse d’effectifs de 200 agents (sur les 1600 que comptent les 6 agences).

Je mange donc je sauve le climat

Dans le cadre de ses engagements internationaux, la France devra au minimum diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole d’ici à 2050, cet objectif pourra être atteint si une évolution profonde de notre système agricole s’opère vers une agriculture réellement écologique et paysanne et que nos comportements alimentaires évoluent.

Climat et Biodiversité