Un jardin extraordinaire de 8000m² va pousser à Cahors
Jardin ou forêt ? Pourquoi choisir quand on peut planter les deux pour constituer un biotope remarquable en ville. Cahors vient de faire germer le concept, en conciliant engagement citoyen et démarche d’autonomie alimentaire.
Avoir un peu d’imagination… et voir ce jardin ex-tra-or-di-naire ! Voilà ce qu’écrivait Charles Trénet en 1957. De l’imagination et un brin de poésie, tant pour cette chanson que ce projet inédit dont l’association Autonomie alimentaire Cahors est en train de dessiner les contours à Cabessut.
C’est là sur une parcelle de 8000m², rue du Mas de Mansou, que va pousser ce jardin-forêt d’un nouveau genre. Canopées, arbres de toutes les essences (certaines méconnues du grand public), lianes, vergers gourmands et généreux, buissons et plantes composeront ce parc, tel un laboratoire à ciel ouvert, pour accompagner l’autonomie alimentaire et redonner à la biodiversité toute sa place dans l’univers urbain. Au-delà, c’est pour Cahors et Jean-Marc Vayssouze : « une démarche de médiation exemplaire ».
« Nos services municipaux se sont contentés d’accompagner l’association, d’abord avec la création de l’Agora urbaine sur les allées Fénélon ; puis, ici, à Cabessut, avec ce jardin-forêt sur une parcelle municipale mise à disposition par le Ville. Mais cette démarche est citoyenne, elle s’est construite avec la population, les habitants », insistait le maire.
Prouver qu’une agriculture est possible en ville
Jouer collectif, inviter à la participation de tous, c’est tout l’enjeu de ce jardin. Un défi que Johann Vacandare suit avec beaucoup d’intérêt. Pour l’adjoint au maire en charge de la transition écologique cette initiative est en effet exemplaire : » On redonne de la place à la biodiversité, à la production alimentaire locale et on prouve qu’une agriculture est possible en ville, sous une forme assez innovante ».
C’est cette forêt comestible que viennent de mettre en terre les bénévoles d’Autonomie alimentaire Cahors, jeudi matin, en plantant sur cet espace les tout premiers arbres, parmi lesquels de beaux abricotiers. Car Claire Mauquié, coordinatrice du projet auprès de l’association, le dit sans hésiter « ce sera une forêt comestible qui imitera le processus naturel d’un jeune boisement, avec des arbres nourriciers et des cultures potagères. Des feuilles, aux graines en passant par les fruits, plus d’une centaine d’essences rempliront le terrain, pour donner leur récolte ».
Même si l’accès, rue du mas de Mansou n’est pas évident, le site est remarquable. Les Cadurciens sont invités à collaborer à ce projet participatif et expérimental, dès ce dimanche, car disaient les membres de l’association : « Il y a mille et une façons de s’investir ici ».
Préau, serre, récupération des eaux de pluie ou creusement d’une mare, sont en projet. D’ores et déjà 500 plants vont être installés, ainsi qu’une centaine de semis directs déposés en terre. Avis à toutes les bonnes volontés, associations, écoles, habitants, qui n’auront pour seule obligation que de chausser leurs bottes pour faire pousser ce jardin extraordinaire !
Les Cadurciens sont invités à s’approprier le projet, rendez-vous ce dimanche
Citoyen et participatif, c’est l’essence même de ce jardin-forêt. Durant la première année, une journée mensuelle de chantier sera proposée pour implanter le jardin-forêt. « Elle sera l’occasion de rassembler les participants pour échanger sur les bonnes pratiques, en termes de plantation d’arbres, de préparation du sol, de multiplication des végétaux, d’entretien », annoncent les partenaires.
Puis, l’année suivante viendra le temps des premières récoltes, avec des ateliers, des transformations de la production, mais aussi des visites commentées ou encore des activités pédagogiques. Ce dimanche 20 février de 14h à 17h, se déroulera une session de plantation. Le nombre d’outils étant limité, chacun peut apporter ce dont il a besoin, pelles ou même brouette.
Grace à cette médiation, Autonomie alimentaire Cahors espère susciter des vocations et pourquoi pas inspirer les citadins à reproduire chez eux ce concept de nature nourricière, de biotope sylvicole indispensable à notre planète.
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