Un jardin-forêt nourricier aux portes de la ville de Cahors

 

L’association Autonomie Alimentaire Cahors vient de planter les premiers arbres de son jardin-forêt à Cabessut, afin de sensibiliser à la résilience alimentaire par un projet social et participatif. 

La ville fait un pas de plus vers la résilience alimentaire et l’environnement. Après le lancement de l’Agora Urbaine (jardin partagé sur les allées Fénelon) en partenariat avec l’association Autonomie Alimentaire en 2021, voici la création d’un jardin-forêt nourricier dans le quartier de Cabessut, dont les tout premiers arbres ont été plantés jeudi 16 février dernier par les maires, les élus et les bénévoles de l’association.

Là, sur un terrain de 8 000 m2, des plantations d’arbres, arbustes, et autres espèces potagères vont transformer cet espace vide en un lieu de vie foisonnant de biodiversité. Le site se voudra à la fois lieu d’expérimentation, pédagogique et nourricier, avec à terme des récoltes. « On est dans l’objectif qu’on s’était fixé de résilience alimentaire, explique le maire Jean-Marc Vayssoue-Faure. Nous sommes à la fois dans une démarche sociale vu le coût des denrées alimentaires aujourd’hui, mais aussi dans une démarche environnementale ».

Alimentation, environnement et biodiversité

La parcelle sur laquelle va s’implanter ce jardin-forêt appartient à la Ville (elle avait été achetée au départ pour y créer une roseraie, dont le projet n’a pas abouti), qu’elle met à la disposition d’Autonomie Alimentaire Cahors. « Nous voulons montrer qu’une autre agriculture est possible en ville », renchérit Johann Vacandare, adjoint en charge de la transition écologique.

Un jardin-forêt comestible

Claire Mauquie, d’Autonomie Alimentaire Cahors, explique le fonctionnement de ce modèle d’agriculture raisonné. « Nous allons produire à manger en imitant le système d’un jeune boisement. »

L’avantage non négligeable de ce système, c’est le peu de besoin en eau. Car si la parcelle bénéficie d’une terre très fertile, elle a pour principal inconvénient de manquer d’eau. L’idée est donc de cultiver tout en exploitant pleinement les apports naturels d’eau de pluie et en récupérant les eaux de ruissellement.

Découverte et sensibilisation

L’autre objectif affiché est de montrer à la population qu’une multitude d’espèces comestibles existe, alors que nous n’en retrouvons que quelques dizaines dans nos assiettes.

Le jardin-forêt a d’abord été conçu et implanté durant l’automne et l’hiver dernier de manière participative, en mettant à profit les compétences de chaque bénévole. Plusieurs arbres vont être plantés : d’abord les grands arbres dits « de canopée » qui apporteront ombre et fraîcheur. Puis des arbres plus petits prendront place ainsi que des arbusteslianes, couvre-sol, et plantes potagères insérées intelligemment pour créer le système le plus diversifié possible.

Dans un coin du terrain sera installée une Agora pour que tout le monde puisse se rencontrer, à côté de laquelle seront placés le système de récupération des eaux de pluie, la serre et la cabane à outils.

De là rayonneront sur la parcelle des joualles agroforestières (système de culture écologique associant fruitiers et cultures intercalaires réalisées entre les rangées d’arbres), une zone potagère de 300 m2 avec une treille, des arbres en trogne (type de taille qui permet de favoriser l’installation des oiseaux et insectes), une mare avec des plantes aquatiques… Au milieu, des cheminements seront implantés, et tout autour sera installée une haie, à la fois pour la protection et pour la biodiversité.

Dès cet hiver 2022, 500 plants seront disséminés sur la parcelle, en mixant au maximum les familles de plantes. Ainsi, on pourra retrouver dans un premier temps des viornes, arbres salades (arbres au feuillage comestible cru ou cuit), néfliers du Japon, amélanchiers, cornouillers, alisiers, abricotiers… Autonomie Alimentaire Cahors cherche au maximum à récupérer des plants gratuitement (et fait d’ailleurs appel aux jardiniers qui savent bouturer et planter pour les aider). Peu à peu,l’association espère réunir 500 espèces alimentaires et plus de 700 espèces différentes sur la parcelle.

Vocation sociale

En plus de la production, le jardin-forêt a également une vocation sociale. « Nous serons à mi-chemin entre un jardin partagé et un jardin public, tout le monde pourra venir participer, ou simplement se balader » précise Claire Mauquie, qui souhaite que tout le monde puisse se l’approprier. L’objectif est aussi d’en faire un site pédagogique avec des interactions avec des écoles et des liens avec d’autres associations locales (comme Cahors Juin Jardins, Transm’Etre 46…).

Durant la première année, une journée mensuelle de chantier participatif sera proposée pour implanter le jardin-forêt. Ce sera aussi l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques de plantation, préparation du sol, multiplication des végétaux…

Avec les premières productions, Autonomie Alimentaire Cahors organisera des ateliers de récolte et de transformation des aliments mais aussi de collecte de graine ou de multiplication de végétaux pour alimenter d’autres projets de jardin-forêt.

D’ici 5 ans, la Ville de Cahors et Autonomie Alimentaire Cahors souhaiteraient que ce jardin-forêt devienne une référence à l’échelle du Lot pour sa démarche pédagogique, collective et sociale, mais aussi d’un point de vue technique.

MARIE-CÉCILE ITIER ActuLot

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