Un loup dans le causse central
Situation actuelle
Depuis le 31 mai, des signalements de dommages et de prédations sur des troupeaux d’ovins présents dans les pâtures en plein air, sont parvenus à la Direction départementale des territoires et à l’Office français de la biodiversité. Neuf attaques sur huit exploitations situées dans six communes du Causse central ont été constatées.
À ce stade et formellement, l’Office français de la biodiversité, au vu des éléments recueillis notamment par les lieutenants de louveterie du département, a acté la présence d’un loup dans le département du Lot. La prédation par le loup est retenue pour sept attaques, qui se sont traduites par 22 animaux morts et 20 animaux blessés.
Mesures mises en œuvre
Des mesures ont d’ores et déjà été mises en place et vont être renforcées. Elles s’inscrivent dans le Plan national d’actions loup et activités d’élevage, décliné par les préfets de département. Il consiste à
- mettre en place des mesures de protection
- réunir deux fois par an un comité départemental loup en présence des acteurs du territoire
- révenir les situations de détresse de certains éleveurs et bergers, et accompagner les éleveurs touchés
- appuyer la sensibilisation et la formation des lieutenants de louveterie.
Le loup fait en effet l’objet d’une protection stricte aux niveaux international, communautaire et national. Dans ce cadre, les mesures à mettre en place doivent être proportionnées afin de permettre de concilier la protection des troupeaux d’ovins et celle du loup.
Dès les premières suspicions de prédation par un loup, un arrêté préfectoral a été pris afin d’ordonner aux lieutenants de louveterie une mission particulière de veille et d’effarouchement, sous forme de tirs non létaux, afin de prévenir les tentatives de prédation des troupeaux. Ces tirs sont possibles de jour comme de nuit, du 10 juin au 8 juillet 2022, par les lieutenants de louveterie nommément désignés.
Depuis cette mesure, les actes de prédation sont moins fréquents même si la présence du loup dans le même secteur est toujours avérée.
Les services de l’État ont réuni les éleveurs touchés afin de les accompagner et de les sensibiliser au risque de prédation pour leurs troupeaux. Cette réunion, initiée par les services de l’État, en présence des éleveurs, des maires concernés, des louvetiers et de l’OFB est intervenue, le 13 juin. Une réunion technique avec le directeur de cabinet du préfet du Lot, la direction départementale des territoires, l’Office français de la biodiversité, la Chambre d’agriculture, la Fédération ovine a également eu lieu jeudi 16 juin, afin de faire un point sur la situation et informer les éleveurs sur les mesures de prévention pouvant être mises en place.
Les éleveurs ont organisé quand cela a été possible et dans les limites des capacités des bergeries, le parcage nocturne des animaux.
Le préfet du Lot a convoqué un comité départemental loup le mercredi 22 juin afin de partager un état des lieux en apportant l’ensemble des informations disponibles, d’analyser la vulnérabilité des élevages à la prédation compte tenu des spécificités lotoises et de proposer à la profession des mesures de prévention et de protection des troupeaux.
À la suite de cette réunion, le préfet du Lot a décidé la mise en œuvre des mesures suivantes : ;
- inviter les élus locaux de la zone à prendre toute mesure anti-divagation des chiens afin de ne pas ajouter de difficultés dans les élevages du secteur
- mettre à disposition de la profession des parcs de contention « moutons » électrifiés à titre de mesure de protection supplémentaire
- mettre à disposition de la profession des parcs de contention « moutons » électrifiés à titre de mesure de protection supplémentaire
- mettre en place sur la base des constats de l’Office français de la biodiversité, le processus d’indemnisation des animaux attaqués
- solliciter la mise en place des zonages (« cercles ») prévus dans le cadre du Plan National d’Action afin que l’accompagnement financier de mesures de prévention pérennes soit possible pour les élevages lotois.
De plus, au vu de la concentration géographique et du nombre d’attaques, dès lors que des mesures effectives de protection des troupeaux seront en place, l’autorisation de tirs de défense simple autour d’un nombre limité d’élevages pourra être donnée aux lieutenants de louveterie désignés à cet effet, conformément au protocole du Plan national d’action, afin de permettre la prévention des attaques et la défense des troupeaux.
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