Un petit mot gentil pour démarrer une belle journée…
Juste comme çà, pour rien, pour faire plaisir, se faire plaisir, apporter un peu de bonheur autour de nous, égayer la journée à venir….
écrire un mot gentil, un billet doux…une petite attention
pour soi, pour quelqu’un d’autre, connu ou inconnu…
Comme une « lettre ouverte à… » en un ou quelque(s) mot(s)
Je suis celle qui sème , je suis celle qui s’aime…
Dialogue entre une mamie et sa petite fille
-Mamie,
Regarde par la fenêtre,
– Les gens ont disparu
Je ne les vois plus
– Regarde encore – Regarde plus fort
– Il n’y a rien dehors
Rien de bien intéressant
Rien de bien captivant.
– Alors regarde plus loin,
Regarde bien
Tu ne vois vraiment rien ?
– Non rien
Peut-être un pauvre chien ?
– Tu regardes trop bas
Oublie tes tracas
Relève la tête
Regarde par la fenêtre
Regarde de tout ton être
Et dis-moi ce que tu vois
– Je vois de l’herbe verte et des flaques
Des bourgeons qui éclatent
Des pâquerettes emplies de douceur
Et des amandiers couverts de fleurs
Je vois le printemps
Il est si jeune lui…si insouciant…
– Regarde encore !
Regarde plus fort !
-Je vois aussi les feuilles de la Rhubarbe
Qui pousse auprès du bouquet d’arbres
Tu sais petite, il me revient : il faudra les couper
Ça va bien t’occuper cet été
Rappelle-moi de t’apprendre les confitures
Quand tu auras fini tes écritures
Et puis il ne faudra pas qu’on oublie
De faire le beau temps après la pluie
Votre petite-fille a de la chance de vous avoir comme grand-mère! Et vous, de l’avoir comme petite-fille,
transmettre, c’est une belle chose!
Et puis il y a cette lettre de Cécile Coulon, entendue ce matin sur France inter dans l’émission « lettres d’intérieur » que je voulais partager avec vous car je la trouve très belle et proche de beaucoup d’entre nous.
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Eyzahut, cher village,
Je ne te demande pas si tu vas bien : je sais que tu vas bien. Dans tes mâchoires de pierre arrosées par les ruisseaux, habillées des arbres que le printemps doit fleurir et des oiseaux réfugiés dans tes hauteurs, je ne m’inquiète pas pour toi, ni pour celles et ceux qui vivent dans tes maisons, serrées les unes contre les autres comme des meilleures amies un soir de premier bal.
Eyzahut tu as un drôle de nom : Eyzahut, cela signifie ‘hautes maisons’. Village élevé qui élève lui-même quelques cent soixante habitants. On ne te voit jamais aux informations, à la télévision. On ne t’entend jamais à la radio. On te lit quelques fois, dans le journal local, au moment des tournois et des élections. Eyzahut, tu es si beau, une beauté d’autrefois, une beauté bien cachée.
Je t’écris cette lettre par-dessus tes ruisseaux, au-delà des falaises, en remontant les massifs de l’autre côté de l’Ardèche. Je suis nichée dans un appartement qui a bien peu d’âme à côté de ton antique demeure. Je t’écris car il y a tant d’Eyzahut en France, tant de si petits villages qui ont failli mille fois mourir mais où, aujourd’hui, personne ne meurt.
Pas de médecin. Pas de commerce. Accès difficile. Eyzahut, on dit qu’en temps de repli en chaque homme fleurit ce qui, pour lui, a le plus de valeur : avant je rêvais d’un bord de mer inconnu, de ventes et d’honneurs, aujourd’hui je ne rêve que de venir jusqu’à toi, emprunter cette route étroite et venir me planter dans ton cœur.
Ce confinement n’est pas nouveau pour toi. C’est comme cela que tu vis, chaque jour, c’est comme cela que tu tiens, retranché derrière tes murs que la lumière du jour doit, en cette saison, baigner de rouge et de bleu clair. On me dit que tu as un peu toussé, qu’il y eut dans une chambre une légère fièvre. La mairie reste ouverte pour les attestations, quand on va aux courses il faut attendre devant les portes coulissantes un peu plus longtemps.
Eyzahut, la France compte 19 000 places fortes comme toi, 19 000 communes de moins de 500 habitants où la vie n’a pas tant changé depuis un mois. Ce n’est pas le diable qui se niche dans les détails, mais la vieillesse que tu connais si bien pour l’abriter depuis longtemps à côté des nouvelles familles venues pour voir grandir dans tes bras tordus leurs enfants.
Nous vivons en direct la revanche des lieux où l’on dit que ‘tout est mort’ à l’année, et qui aujourd’hui ne sont pas, ou peu, inquiétés. ‘Ici on ne meurt pas de ces choses-là’, disent les plus âgés, le village n’est pas mort, il est juste apaisé. Eyzahut tu apparais en ces temps de repli comme un refuge de conte de fées : la falaise est ton masque, la hauteur ton vaccin. Eyzahut, je ne m’inquiète pas, je sais que tu vas bien. En ce jour, tu es une leçon que je croyais avoir appris, mais il me manquait la peur de perdre le calme et les forces que tu m’avais promis ».
Merci!
Oui je l’avais entendu, ce texte, il m’a émue…J’habite à Cazals et je m’émerveille d’y ouvrir mes volets , chaque matin…On a pu me dire il y a des années…oh c’est mort, la vie à la campagne, comment vous faites pour y vivre, y travailler? Je souris…
A ma fille Mahault, mon petit rayon de soleil,
Merci de m’avoir fait grandir avec toi, merci pour qui tu es, je t’aime!
Pour sourire… une histoire élastique
L’élastique
Depuis qu’il est conseillé de porter un masque,
On trouve un peu partout des tutos efficaces.
À fabriquer soi-même, en tissu, en papier,
Avec machine à coudre, ou à main levée.
Par contre, ce qui commence à manquer,
C’est l’élastique ! Ah ! celui-là il est recherché !
Mais lequel choisir?
J’ai étudié le sujet sous toutes ses coutures
Et veux ici partager ma nouvelle culture
de l’élastique. Sachez qu’il y en a de toutes sortes,
Et qu’il peut être utile de savoir comment ils se portent.
Le choix, vous le constaterez, est assez difficile.
Aussi vais-je tenter de vous aiguiller sur les différents styles
Plutôt que l’élastique d’écolier en caoutchouc
Qu’on peut trouver un peu partout,
Au marché quand il lie les asperges,
Ou chez le buraliste quand un rayon papeterie l’héberge,
Je vous conseillerais l’élastique tissé à côtes horizontales et verticales,
Qui ne s’étrécit pas quand on tire dessus et ainsi ne fait pas mal.
Un arrêt sur l’élastique tricoté au crocheté.
Il est lisse et doux. Modèle quasi parfait
Ne blesse ni les oreilles ni les joues.
Mais Il ne convient pas au tissu lourd et mou,
Si vous le choisissez remisez vos manteaux et burnous,
Vous seriez déçues d’en faire des lambeaux
Alors que le masque ne tiendrait pas sur votre peau.
Vous pouvez aussi être tentée de sauter sur le biais élastique
Je reconnais qu’il passe bien en public.
On le trouve dans de nombreux coloris,
Et le masque s’en trouve de fait, beaucoup plus joli.
Une petite coquetterie, si vous aimez la fantaisie
Que vous pourrez porter en bonne compagnie
C’est l’élastique de lingerie… .
à picots, c’est le plus doux et le plus sexy
Je ne recommande pas l’élastique transparent
Beaucoup trop facilement cassant.
Exception faite si vous l’utilisez avec un jersey de coton
Comme celui des vieux Marcel de votre compagnon.
Quelqu’un a remarqué à juste titre,
-Je vous en laisse seules juge arbitre –
Qu’on pourrait remplacer l’élastique par des ficelles.
On pourrait aussi utiliser de la filoselle
Mais reconnaissons que ces 2 là, ne sont pas si pratiques
Et encore moins esthétiques
Reste un dernier. L’élastique de bâche
Produit de première nécessité, en vente flash,
En ligne ou en retrait sans contact
Les prix ! Je vous laisserai constater par vous-même
Ils apparaissent très élastiques – c’est « l’effet de Veblen »
Qui aurait pu croire qu’un jour un virus.
Ferait de l’élastique un produit de luxe.
🙂
Génial votre texte!
c’est vrai qu’il en existe de toute sorte! je m’en suis rendue compte en farfouillant dans la boite à couture d’une vieille tante…J’ajouterai les bandes déchirés d’un t shirt en coton, mais c’est moins esthétique;-))
À l’humanité confinée, j’envoie un baiser.
Poème de Paul Valéry
Quand lo vent se leva
se cal de viure
E un aute vent s’es levat
Quand le vent se lève
il faut tâcher de vivre
Et un autre vent s’est levé
où les pots de fleurs ont été renversés
les formes restituées désormais sont
poussiéreuses de silence dans
le matin froid
seul bouge un homme
lui aussi renversé
qui tâche de se relever
ses jambes furent enracinées dans le limon
Il suffit de s’efforcer
il voit sans regarder ses bras qui s’allongent
s’allongent s’allongent
ah voici le soleil habituel qui s’élance
et j’en profite pour dire :
-Je suis Gilbert ton frère
te souvient-tu de moi
Mais ses mains se sont mises à me rechercher
voici maintenant que ses bras qui s’allongeaient
s’allongeaient s’allongeaient
ont fait le tour de la planète
et s’en saisissent par derrière
par derrière
une fleur elle a pu se redresser
un corbeau reprend gauchement son vol
le corbeau qui reprend son vol
fond sur la fleur qui a pu se redresser
Qu’em los poetas d’occitania e ac golam.Edition de texte.2014
J’ai décidé
De m’ faire du bien
3 De m’ faire couler un bain
4 D’étaler toutes mes photos d’ moi
5 De les commenter de haut en bas
6 J’vais m’envoyer des fleurs
7 Me parler que de moi
8 Des éloges à haute voix
9 Des roses pour me féliciter
10 D’être moi
11 J’ai décidé
12 De m’ regarder
13 De m’éplucher dans le miroir
14 De dévoiler tous mes atouts
15 De m’adorer de bout en bout
16 J’vais m’envoyer des fleurs
17 Me parler que de moi
18 Des éloges à haute voix
19 Des roses pour me féliciter
20 D’être moi
21 J’ai décidé
22 De m’ désirer
23 De m’inventer des tentations
24 De crouler sous mes émotions
25 De devenir mon obsession
26 J’ vais m’envoyer des fleurs
27 Me parler que de moi
28 Des éloges à haute voix
29 Des roses pour me féliciter
30 D’être moi
31 Des roses, des roses que je ne t’enverrai pas
32 Des roses, des roses que je ne t’enverrai pas
Paroles de la chanson « M’envoyer des fleurs »
chantée par Sandrine Kiberlain
Merci pour le texte de cette chanson que je trouve si juste et qui fait du bien!
Avec 300g de sourire, 500g de chaleur, 1kg de bon cœur, 1 tonne d’humour, des graines d’amour, ensuite je touille avec une cuillerée de chatouille et voilà mon plat qui vous ouvre les bras…Bon appétit!
A la veille de la 5ème semaine de confinement.
Votre peau chaude et douce, vos bras, vos lèvres, vos sourires me manquent, alors je les revois, me les remémore, m’en nourrit et les espère…vite, très vite. Vous êtes dans mon cœur.
A ma famille, à mes amis, à tout ce que j’aime…Et à toi, vous, chers inconnus.
Ils cassent le monde
(Boris Vian)
Ils cassent le monde
En petits morceaux
Ils cassent le monde
A coups de marteau
Mais ça m’est égal
Ça m’est bien égal
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j’aime
Une plume bleue
Un chemin de sable
Un oiseau peureux
Il suffit que j’aime
Un brin d’herbe mince
Une goutte de rosée
Un grillon de bois
Ils peuvent casser le monde
En petits morceaux
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
J’aurais toujours un peu d’air
Un petit filet de vie
Dans l’œil un peu de lumière
Et le vent dans les orties
Et même, et même
S’ils me mettent en prison
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j’aime
Cette pierre corrodée
Ces crochets de fer
Où s’attarde un peu de sang
Je l’aime, je l’aime
La planche usée de mon lit
La paillasse et le châlit
La poussière de soleil
J’aime le judas qui s’ouvre
Les hommes qui sont entrés
Qui s’avancent, qui m’emmènent
Retrouver la vie du monde
Et retrouver la couleur
J’aime ces deux longs montants
Ce couteau triangulaire
Ces messieurs vêtus de noir
C’est ma fête et je suis fier
Je l’aime, je l’aime
Ce panier rempli de son
Où je vais poser ma tête
Oh, je l’aime pour de bon
Il suffit que j’aime
Un petit brin d’herbe bleue
Une goutte de rosée
Un amour d’oiseau peureux
Ils cassent le monde
Avec leurs marteaux pesants
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez, mon cœur.
Viens lentement- Éden!
Des lèvres encore novices-
Chastes- hument tes jasmins-
Comme l’Abeille pâmée-
À sa fleur parvenue tard,
Bourdonne autour de son calice-
En recense les nectars-
Pénètre- et se perd dans les Délices.
Emily Dickinson, trad C. Malroux
c’est beauhohohohohohohoh !! Merci Loopiote