Un plan Marshall pour la protection de l’enfance ?
La politique publique de protection de l’enfance a très nettement évolué ces dernières années et de nombreux efforts ont été réalisés. Cependant le secteur traverse une crise sans précédent. Aussi face au risque de rupture, le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), le Conseil national de l’adoption (CNA) et le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), ont saisi les pouvoirs publics et appelé à la mise en œuvre d’un « plan Marshall » pour la protection de l’enfance.
Mobilisation urgente des services de l’Etat dans les territoires, en appui des départements, afin de contribuer à la recherche de solutions rapides et adaptées pour les enfants et les jeunes en danger. Le concours de l’Etat dans toutes ses composantes est indispensable pour construire des parcours de qualité pour ces jeunes, mais aussi pour éviter l’effondrement du système de prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) dans de nombreux départements
Ils demandent une refonte globale de la politique publique, appuyée par un effort financier massif et durable et proposent l’ouverture de chantiers structurels, assortis de mesures concrètes pour pérenniser et sécuriser les dispositifs de protection des enfants. Trois axes pourraient être priorisés :
– Renforcer l’attractivité des métiers de la protection de l’enfance et prévenir l’épuisement professionnel,
– Revoir les modalités de financement et de pilotage de la protection de l’enfance pour garantir davantage de réactivité et d’équité dans les réponses institutionnelles,
– Revoir les modalités d’évaluation et de mise à l’abri des personnes se déclarant mineures non accompagnées sur le territoire national.
D’autres propositions portant sur le renforcement de la prévention précoce, la réponse aux besoins d’accueil et d’accompagnement des enfants et jeunes adultes en situation de handicap, l’accès aux soins des enfants de la protection de l’enfance ou encore le soutien à la transition vers l’âge adulte sont énoncées.
Enfin les conseils demandent la mise en œuvre de mesures immédiates pour faire face à l’urgence de la situation.
Source : .onpe.gouv.fr
Charlotte Caubel, (Secrétaire d’État, chargée de l’Enfance) dans une interview au Figaro , publiée Le 11 octobre disait ne pas être dans une logique de recentraliser la protection de l’enfance « mais toutes les options sont sur la table. Si les départements considèrent que la situation leur échappe, la question de la recentralisation peut être travaillée. «
Plusieurs départements auraient demandé que les mineurs non accompagnés (MNA) soient sortis de la protection de l’enfance, au titre de la politique migratoire. Mais « l’État doit-il se charger de l’évaluation de la minorité, de la mise à l’abri ou de l’intégralité de la gestion des MNA ? »
D’après la secrétaire d’État, « il n’y a pas de position commune » des départements à ce sujet. Pour sa part, elle est en tout cas « attachée à ce que l’ensemble des mineurs soient traités de manière équivalente, y compris quand il s’agit de MNA ».
François Sauvadet, président des Départements de France, exprime sa « profonde indignation » face aux propos de Charlotte Caubel, qui selon lui « sont non seulement une insulte envers nos agents et salariés dévoués à la cause de la protection de l’enfance », mais aussi une « mise en cause » des présidents de département.
« La ministre semble ou feint d’ignorer que la situation d’embolie auxquels sont confrontés nos services est en très grande partie due aux carences de l’État lui-même », fustige le président de la Côte-d’Or, qui avertit : « Nous ne laisserons pas remettre en question nos compétences ! »
Source : le mediasocial
Et dans notre département ?
Chaque année, le département consacre près de 30 millions pour garantir à tous les enfants du Lot les mêmes chances et les mêmes opportunités. Et ce quelle que soit la situation de l’enfant. Quelle que soit son origine, son parcours de vie ou son milieu social.
Serge Rigal président du département et de l’ODPE
Ses actions sont bien évidemment diverses. Sur cette question plus spécifique des Mineurs Non Accompagnés, il a lancé en juillet dernier un appel à manifestation d’intérêt pour la création d’une structure d’accueil dédiée. afin de répondre aux évolutions législatives et à l’augmentation du nombre de jeunes mineurs non accompagnés (MNA) confiés à l’Aide sociale à l’enfance, (voir ici)
C’est aussi en Janvier de cette année que s’est créé l’ODPE (Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance du Lot.