Un tourneur sur bois à St Germain du Bel Air

.À 31 ans, Guillaume Combes, nouveau Saint-Germinois installé depuis quelques mois, a fait du confinement un tremplin pour rebondir, changer d’orientation et préparer avec sa conjointe, Anouk, la venue de leur futur bébé. Tous les dimanches, au marché des producteurs, il expose ses œuvres de tourneur sur bois.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

J’ai subi un licenciement économique puis un confinement en février 2020. L’envie de créer, raconter quelque chose avec mes mains. J’ai toujours été bricoleur et comme disent les anciens, je voulais travailler de mes dix doigts. J’ai commencé avec des palettes en faisant des meubles, des bois flottés, sculpter quelques morceaux de bois. La nature m’a toujours émerveillé sous toutes ses formes, et quoi de plus noble que le bois, ce pouvoir de se régénérer à l’infini par une graine.

Comment s’est passé votre apprentissage ?

J’ai intégré une formation de tournage sur bois à l’Atelier du cade situé à Méolans-Revel (Alpes-de-Haute-Provence). J’ai appris le métier avec Fabrice Leconte, un prof extra, exigeant et passionné, avec sa fibre, sa fougue de transmettre son savoir depuis des années et son caractère qui font que nous sommes obligés de l’écouter, tellement captivant… Un régal. La formation a duré cinq mois. À l’issue de celle-ci, c’était comme une évidence : voir la matière dérouler sous ses mains, prendre forme, donner vie au morceau de bois. C’était ma voie.

« On a toujours une idée de départ dans la conception mais le bois nous soumet à lui »

Et vous avez sauté le pas ?

Oui, j’ai acheté un tour à bois, des gouges et je me suis lancé avec beaucoup d’imagination. On a toujours une idée de départ dans la conception mais le bois nous soumet à lui, entre le nœud des branches, le cœur de l’arbre, son diamètre, sa veinure mais surtout son essence : autant de facteurs à explorer du début à la fin pour en tirer le meilleur. La nature nous apprend l’humilité.

Avez-vous une essence de prédilection ?

À vrai dire, j’en ai plusieurs. Le cade, de la famille du genévrier, possède une odeur reconnaissable entre mille. Ses copeaux sont très appréciés dans nos armoires et sa sciure, je la garde comme encens. Le noyer du Périgord, très agréable à travailler et le frêne-olivier. Lorsque je le tourne, son odeur citronnée me rappelle le sud.

Propos recueillis par notre correspondant Michel Sirot