Une cabine médicale pour des consultations à distance
La Consult Station peut prendre en charge jusqu’à 92 % de ce qui est réalisé dans un cabinet de médecine générale. Une première mondiale, fabriquée à Angers.
À l’intérieur, des équipements, certes, mais aussi un médecin, qui apparaît derrière un écran. Une fois la carte Vitale introduite dans la machine, c’est lui qui vous guide à distance. « Bonjour, je suis le docteur Baudino, c’est moi qui vais réaliser votre consultation. Je vais commencer par ouvrir votre dossier médical et vous poser quelques questions… Des traitements, des antécédents, des opérations… ? »
« Ne bougez plus… »
Le patient manipule lui-même les appareils, sous le regard du médecin. « Placez le stéthoscope un peu plus bas… voilà, parfait, ne bougez plus. » Au bout de quelques minutes, l’ordonnance et le rapport destiné au médecin traitant s’impriment sous l’écran. Saisissant.
Bien sûr, cette cabine, fabriquée à Angers (Maine-et-Loire), chez Éolane, ne remplace pas complètement la relation directe avec un praticien, mais elle assure tous les actes de base. Contrairement à une simple visioconférence sans outils de mesure qui, par exemple, ne permet pas de soigner une bronchite. « Là, on peut écouter les poumons, le cœur du patient, prendre sa température, regarder ses tympans, son nez, sa gorge, ses yeux, prendre sa tension, faire un examen dermatologique… », explique Franck Baudino, président de la société H4D (40 salariés) et créateur de la Consult Station.
Médecin de formation, il a travaillé, en France et à l’étranger (Afrique, Inde, Vietnam…), sur les systèmes de santé. « J’ai voulu répondre à la question essentielle qu’est l’accès aux soins. » Après neuf années de recherche, il a mis au point, avec ses équipes « le seul dispositif au monde « catégorie classe 2 », qui garantit l’exactitude des mesurages, en dehors d’un hôpital ».
Depuis près d’un an, l’entreprise, basée à Aix-en-Provence, a déjà déployé une soixantaine de cabines en France et autant à l’étranger : France, Italie, Portugal, Émirats Arabes Unis, Philippines, États-Unis. Pour l’instant, ses clients sont essentiellement des entreprises privées : EY, BNP, Vinci, Bouygues…
Mais la société compte sur le remboursement des actes de télémédecine, à partir du 15 septembre, pour véritablement prendre son envol. « En ce moment, nous recevons deux ou trois appels de communes et collectivités qui souhaitent s’équiper. »
Déserts médicaux
Avec cette cabine, présentée ce week-end, au village des innovations des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, on pense bien sûr aux déserts médicaux en zone rurale, mais pas seulement. « En Ile-de-France, les populations les plus mal soignées sont les cadres, notamment en raison de contraintes horaires. »
Le prix de la consultation est le même que chez le médecin : 25 €. Les limites ? La cabine ne prend pas en charge les plaies ouvertes, les vaccinations ou l’urgence vitale.
H4D « recrute » les médecins indépendants – généralistes, spécialistes, urgentistes – et les forme (10 à 15 heures) à l’utilisation de la cabine. « Nous en avons 160. Ils choisissent leurs horaires et peuvent consulter depuis leur cabinet ou dans l’une de nos trois plateformes d’accueil situées à Caen, Paris et Toulon. »
Le bébé a un coût : 3 000 € par mois, si H4D s’occupe de tout. Mais il est aussi possible d’acheter la cabine (75 000 €) pour réduire le prix de l’abonnement (500 € à 1 500 € par mois, selon les prestations).Aujourd’hui, seuls 2 % des Français ont déjà eu recours à la télémédecine. Mais le marché est en plein essor. Les recettes devraient avoisiner les 350 millions d’euros cette année, c’est 130 % de plus que l’an dernier.
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