Une conférencière …

Dehors, ce samedi, 15 Avril, il faisait gris et froid. Certains sur le marché du matin parlait même de la survenue possible de la neige. A l’intérieur, dans la salle de cinéma, nous étions au chaud, dans la lumière du peintre anglais WIlliam Turner.

C’était la 3ème conférence organisée avec succès par le CAC de Gourdon

Et cette fois ci, plutôt que vous parler de W Turner, je voudrais vous parler de Mme Geneviève Furnémont, la conférencière qui intervient. Je ne connais rien d’autre d’elle qu’une femme assise derrière son ordinateur racontant (pour mon grand bonheur), un peintre sa vie, son œuvre.  Rien ? Si ! Sa voix. !

Et je voudrais essayer de vous la raconter. Car pour ma part, Mme Geneviève Furnémont a  une voix qui n’est pas ordinaire. Elle raconte autant par son  timbre que par le sens de ses mots. C’est  une voix  calme, posée, qui ouvre, qui enseigne, qui incite à l’écoute.

Hier, comme les fois précédentes, elle attendait sagement derrière son ordinateur, que la salle se remplisse. Puis elle a proposé de démarrer. Et alors, comme les fois précédentes, le silence s’est installé.

Eclairée d’une  simple petite lumière, un tableau coloré projeté sur l’écran blanc, elle a commencé à parler. Une voix travaillée ? Je ne sais pas. En tout cas une voix surprenante, inhabituelle; plutôt monocorde, presque mécanique. J’ai l’impression étrange, qu’en détachant ainsi les mots, les uns des autres , sans qu’il y en ait qui paraissent plus importants que d’autres,  elle « épelle »  ses phrases . Je ressens alors comme une importance à écouter.. L’impression d’une certaine densité   C’est curieux . On pourrait craindre que ça devienne ennuyeux. Et c’est tout le contraire. Mais pourquoi ?

Bien sûr l’histoire qu’elle raconte compte pour beaucoup dans l’intérêt qu’on lui accorde Mais cette façon de traiter les mots et les phrases, en les détachant selon un intervalle quasi régulier, lui donne me semble-t-il une grande liberté dans l’utilisation des hauteurs et des tonalités. Et elle ne manque pas d’en jouer. Presque soudainement, elle  peut s’arrêter, prolonger un silence,  le laisser flotter. Elle change de rythme, d’intonation. Une voix qui se fait plus basse, un ton étonné, un air de confidence, et j’ai l’impression d’être plus proche d’elle.

L’air de rien, comme distraitement, elle lance une question qu’elle laisse suspendue dans un silence qui n’est pas un vide. Elle s’amuse et amuse son publique avec  des pauses comme le ferait un peintre de ses couleurs et de ses ombres. En modelant ainsi son phrasé, elle  construit  une musique.

Alors je n’ai plus qu’une chose à conseiller. Venez voir et écouter la prochaine conférence qui portera sur Gustave Courbet le 26 avril à 15 h au cinéma l’Atalante de Gourdon. Vous me direz ce que vous en pensez.