Une expérimentation sur des pièges contre les frelons asiatiques à Cahors
Les frelons ont fait leur apparition à Cahors, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les abeilles. Depuis 2020, le groupe industriel M2i, basé à Parnac depuis 2016, s’est lancé dans le projet Lotapis : sauver les abeilles, tout en luttant contre ses prédateurs, et notamment le fameux frelon asiatique. Tout cela pour une durée de quatre ans. Alors, dès 2021, la ville de Cahors a adhéré à ce programme, constatant une recrudescence de ces insectes. Une proposition expérimentale de piégeage des frelons en milieu urbain a lieu depuis début avril.
214 frelons piégés en quatre semaines
Une vingtaine de pièges est dispersée à Cahors, dans cinq sites différents : le square Jouvenel, le site de l’ancienne laiterie, la promenade Jacques-Treffel, la place des Acacias et enfin le square Olivier-de-Magny.
M2i, leader européen sur les phéromones (une trentaine de brevets déposés et cinq innovations par an), a mis au point des pièges innovants. Ces derniers permettent d’augmenter la sélectivité des insectes capturés, via un entonnoir plus précis, et donc à terme d’attraper uniquement le frelon, sans interagir avec les autres pollinisateurs. 214 d’entre eux ont été piégés au cours des quatre premières semaines d’expérimentation. « C’est une recette de grand-mère, mais il y a beaucoup de technique et de recherche derrière », explique Olivier Guerret, vice-président de l’innovation et de la production industrielle dans le groupe M2i. Aucun attractant chimique n’est présent dans les pièges : mais alors quel est le mélange rougeâtre que l’on peut apercevoir ?
« C’est de la grenadine, du vin blanc et de la bière », explique Nina Buffenoir, coordinatrice du projet Lotapis. Le vin blanc repousse les abeilles tandis que le sucre attire les autres, comme les frelons.
Récolter des données
L’objectif réel de cette expérimentation est de comprendre le comportement des frelons et, surtout, de récolter des données sur ces insectes en milieu urbain.
Toutes les semaines, des chercheurs du M2i se rendent auprès de leurs pièges. Il faut changer le mélange, et tourner l’installation pour éviter les biais de positions. « Le plus important est de compter toutes les espèces, pas que les frelons, pour continuer à vraiment optimiser le piège », indique Foucaud Berthelot, stagiaire au M2i sur la partie frelon et validant un Master 2 en biologie à Montpellier. Ainsi, le groupe espère trouver la meilleure combinaison piège-attractant pour ne capturer que les frelons, tout en étant durable et respectueuse de l’environnement.
Le groupe français espère ensuite généraliser cette solution aux collectivités, aux apiculteurs ainsi qu’aux particuliers. Une démarche dans « l’objectif du bien commun », selon Johann Vacandare, adjoint au maire en charge de la transition écologique.
Les insectes nuisibles dans la ville
Les frelons ne sont pas les seuls insectes nuisibles que l’on peut trouver dans le Lot. La pyrale du buis a, également, fait son grand retour. M2i s’est aussi attelé à ces chenilles parasites : le groupe a développé un gel, le « Box T Pro Press », qui reproduit l’odeur de la femelle de la pyrale et permet d’en saturer l’air pour désorienter le mâle qui ne pourra pas se reproduire.
Un autre insecte : le tigre des platanes. « Il est encore compliqué de s’y atteler. Cela prend du temps, environ 4 à 5 ans pour trouver la bonne solution. Et c’est également une question de coûts : même si l’innovation est là, il faut ensuite avoir les autorisations nécessaires qui s’élève à plus de 400 000 euros », explique Christelle Guerret, directrice du site de parnac.
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