Une grille pour faciliter les décisions d’implantation des parcs photovoltaïques au sol ?
Les élus du grand Figeac sont de plus en plus sollicités par des porteurs de projets. Aussi la conférence des maire a-t-elle travaillé avec l’aide du Cérema, à une grille d’évaluation pour émettre des avis consultatifs à partir d’une base commune . Cette grille prend en compte divers critères (surface du projet, impact paysager, densité de projets, etc.) et permet d’attribuer une note aux projets, facilitant ainsi des décisions en accord avec les sensibilités locales.
En effet, « on » demande aux communes d’accélérer le développement des énergies renouvelables. Or elles doivent aussi respecter des exigences liées à la transition écologique qui sont complexes à conjuguer et à traduire de manière cohérente et ambitieuse dans les différents documents de planification.
Il leur faut préserver la qualité biologique et agronomique des sols, préserver les Espaces naturels agricoles et forestiers (ENAF), atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN), préserver la biodiversité, tout en assurant l’attractivité économique et la qualité de vie des citoyens…
A Figeac, la grille, bien que ne « faisant pas tout », a été adoptée avec quelques oppositions et abstentions et a servi à évaluer deux projets à Espédaillac et Livernon. A la suite de cet exercice des avis défavorables ont été rendus sur l’implantation des panneaux.
Le Grand Cahors envisagerait de se servir de cette grille
Il reste que ce ne sont pas les communes qui ont le dernier mot sur l’implantation de ces installations, mais bien l’état. Ce dernier a fixé quelques limites avec la loi de mars 2023 qui pose que les ouvrages solaires au sol sont interdits sur les terres cultivables. Ils seront uniquement permis sur des terres réputées incultes ou non exploitées depuis un certain temps. Dans les zones forestières, les installations solaires sont interdites dès lors qu’elles nécessitent d’abattre des arbres.
Mais pourra-t-on développer massivement l’énergie solaire en France tout en préservant la biodiversité ?
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) alerte sur les impacts potentiels du développement de l’énergie solaire en France, tout en reconnaissant son importance pour la transition énergétique. Il ne s’oppose pas aux ambitions gouvernementales, mais recommande des mesures pour minimiser les impacts sur la biodiversité, notamment en privilégiant les surfaces artificielles (toitures, parkings) pour installer des panneaux solaires. Parmi ses 21 recommandations, la plus controversée est l’interdiction d’installer des centrales solaires sur des espaces naturels tant que les surfaces artificialisées ne sont pas pleinement exploitées.
Les professionnels du secteur, représentés par Enerplan, critiquent ces recommandations, soulignant le coût et les défis techniques liés à l’installation sur des infrastructures existantes, ainsi que l’impact limité de l’occupation de terres naturelles pour atteindre les objectifs de production. Ils insistent sur la nécessité d’installer des centrales au sol pour combler la moitié des 100 gigawatts visés, arguant que cela n’occuperait qu’une petite fraction du territoire.
Le CNPN propose aussi des mesures de renaturation et une définition plus stricte des « friches » pour éviter de nuire à des zones renaturées ayant retrouvé une biodiversité. Enfin, il déplore le manque de moyens pour instruire les dossiers d’autorisation, qui freine l’évaluation environnementale et l’application des mesures de compensation, une situation qui alourdit le débat autour de l’énergie solaire en France.
Sources : DDM – Le Monde