Une journée autour des inégalités femme-homme dans le secteur culturel

Saviez-vous que c’est à partir de 1630 que les noms féminins de métiers finissant en « -trice » ont commencé à être supprimés ? Qu’il existe une autre règle d’accord possible en grammaire ? Celle dites de proximité qui accorde en genre, et en nombre, l’adjectif, le participe passé et le verbe avec le nom qui les précède ou les suit immédiatement. Et que la règle du « masculin l’emporte sur le féminin » n’est plus enseignée depuis 2017 ?

Le mardi 8 mars 2021 à la salle culturelle d’Arcambal, s’est tenu une rencontre professionnelle organisé par Occitanie en Scène et Lot arts vivants autour de la thématique des inégalités femme-homme dans le secteur culturel et notamment sur la communication égalitaire.

La matinée a été consacrée à deux ateliers permettant de faire l’analyse des pratiques professionnelles et le bilan de la communication inclusive au sein des structures représentées.

Les professionnels de la culture ont ensuite pu assister à une conférence, plus que pertinente, de l’autrice Éliane Viennot, « la langue française est-elle sexiste ? ». En s’appuyant sur l’histoire de l’évolution de la langue française, la conférencière a démontré qu’il ne s’agissait pas de la féminiser, puisqu’elle l’était déjà en premier lieu, mais bien de la démasculiniser pour permettre à notre société de retrouver peu à peu ses capacités d’expression égalitaire. Ainsi, il serait possible d’y arriver en nommant les femmes au féminin, renouant avec les anciens accords et en oubliant le « masculin générique », le tout en faisant preuve de bienveillance, tolérance et de respect.

En fin de journée, les professionnels ont eu la chance d’assister à une lecture d’un texte inédit de Catherine Verlaguet, « Processus ». Ce texte aborde avec justesse les tourments qui peuvent traverser l’esprit d’une adolescente de 15 ans lorsqu’elle se trouve confrontée à la question de l’avortement. L’autrice a expliqué l’importance que ce sujet avait pour elle et qu’il était primordial qu’il soit diffusé auprès des scolaires. C’est pourquoi elle a cherché à travailler en collaboration avec un metteur en scène, afin qu’une petite forme soit diffusée dans les classes de collège et lycée. Elle a confié que les adolescents et adolescentes réagissait avec beaucoup d’empathie pour l’héroïne, et qu’ils souhaiteraient que leurs parents puissent voir le spectacle afin de pourvoir créer un espace de discussion autour du sujet de la sexualité.

Cette expérience démontre l’importance des parcours d’éducation artistique et culturelle auprès des élèves, car la rencontre avec une œuvre et un·e artiste permet d’aborder un sujet par un autre angle et ainsi déjouer les tabous.

Lot arts vivants en partenariat avec l’OCCE 46 a d’ailleurs proposé un parcours culturel de l’élève auprès d’une classe de l’école primaire de Reyrevignes, qui a ainsi pu rencontrer l’autrice et bénéficier d’un atelier d’écriture.

La question de l’égalité est importante aux yeux de l’équipe de Lot arts vivants. L’agence départementale organise chaque année un temps forts autour de ce sujet en partenariat avec des structures telles que Occitanie en Scène, le mouvement HF ou encore La Petite, ayant pour but de repérer des inégalités entre femmes et hommes dans les milieux de l’art et de la culture.

Lot arts vivants est donc fière d’avoir pu renouveler ce temps, permettant une fois de plus de mettre en lumière des personnes travaillant sur ce sujet de société de façon éclairante et juste.

Malgré la situation actuelle, une vingtaine de professionnels du secteur culturel, venant du Lot, de Toulouse ou même de Nîmes, a répondu présent pour cette journée professionnelle riche en rencontres et en apport de connaissances.

Photo : © Emmanuelle Noyer-Laudat / Lot arts vivants 2021