Une nouvelle éleveuse de brebis à Montfaucon
Camille Joly, 26 ans, originaire de Saint-Jean-de-Braye (Loiret), est en cours d’installation en Gaec avec Frédéric Addenin sur les hauteurs du causse, à Montfaucon. La petite bergère qui est devenue éleveuse nous a reçus au milieu de son cheptel de 800 caussenardes.
Vous qui n’êtes pas issue d’un milieu rural. Pourquoi avoir choisi cette voie ?
J’ai toujours aimé le contact avec les animaux et mes parents, toute petite, m’amenaient dans les fermes-auberges. J’ai fait de nombreux stages en milieu agricole et même dans un zoo. Le dernier, dans le Lot, avec l’association Transhumance en Quercy qui amène les brebis de Rocamadour à Luzech, m’a permis de découvrir cette belle région et de rencontrer mon compagnon. Ce stage a débouché sur un service civique : pendant neuf mois, j’ai eu la possibilité d’approfondir l’étude sur la faisabilité d’un regroupement des agnelles en troupeaux collectifs au pâturage. Une véritable expérience professionnelle, qui m’a donné l’occasion de m’insérer dans le réseau d’acteurs de la filière ovine et a confirmé mon envie de me spécialiser dans cette production.
Vous formez avec Frédéric Addenin un tandem. Comment vous répartissez-vous les tâches ?
Je m’occupe des brebis et de l’agnelage alors que lui est plutôt axé sur les cultures et l’entretien du matériel agricole. Le métier d’éleveuse est un métier complet qui nécessite les connaissances que doit avoir un chef d’entreprise. Observation, organisation, anticipation, tout en étant vétérinaire, agriculteur, comptable…
Comment voyez-vous l’avenir ?
Nous n’envisageons pas d’augmenter notre cheptel, il y a assez de travail pour deux. Les caussenardes sont conduites en «pure race» et nous pensons nous orienter d’avantage sur la vente de la viande label rouge «agneau fermier du Quercy» en circuit court, pour valoriser cette production et choisir la qualité à la quantité. L’idée du bio nous plairait également. L’élevage de brebis est un véritable savoir-faire qui mérite toute sa place dans le département. Je suis heureuse de participer à faire perdurer un métier ancestral, qui entretient et valorise les milieux agropastoraux et participe à trouver une harmonie entre les besoins de l’homme (nourriture, paysage), de l’animal (bien-être) et de la protection de la nature.
Grand coup de chapeau à cette jeune femme qui a beaucoup de courage ainsi que son compagnon.
Dans ce milieu agricole qui est difficile, je leur souhaite toute la réussite et beaucoup de bonheur dans leur tâche.