Une occupation humaine dès la fin de l’âge de bronze, face au pont Valentré

3 membres de la Société des études du Lot sur le site
3 membres de la Société des études du Lot sur le site

Des fouilles sont conduites face au pont Valentré. Les archéologues du département ont mis au jour des tuiles romaines, des restes d’amphores et le mur d’un bâtiment datant du Ier siècle de notre ère.

 Les restes d’un mur solide se dessinent sur le sol avec sa canalisation en tuiles façon tuile canal. «On en déduit qu’un bâtiment était érigé là, que l’on date du Ier siècle de notre ère».  De l’autre côté du terrain, les chercheurs ont retrouvé une aire de travail là où les artisans gachaient la chaux et le sable. Autour, la terre révèle des morceaux d’amphore et parmi les gravats antiques, une tuile «estampillée» CSR. L’inspection du sous-sol livre une première lecture de la construction qui s’élevait au-dessus, au IIe siècle : «Il faut imaginer qu’il y avait une galerie de 3 mètres de large, reposant sur des colonnes avec un toit en pente». Laurent Guyard s’interroge : «Reste à savoir ce qui se cache sous ce bâtiment ?»
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Rappel 21/10/2013 La vie Quercynoise
« On veut simplement que le travail des archéologues soit autorisé sur le site  » explique Patrice Foissac.La Société des Études du Lot souhaite interpeller le grand public et les acteurs concernés sur le possible trésor qui se cache sur la parcelle située 113 rue André Breton à Cahors. Ce ne sont pas les membres de la SEL qui le disent mais l’archéologue de l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) en charge du diagnostic réalisé courant 2011 (lire ci-contre). « On a trouvé quelque chose de rare et d’important ici. On pensait qu’après ce premier diagnostic, la DRAC allait lancer des fouilles de sauvetage. On est très désagréablement surpris de voir que l’on passe directement du diagnostic au permis de construire » continue Patrice Foissac.Les membres de la Société des Études du Lot ont donc décidé d’interpeller les médias locaux pour faire part de leur déception. Ils doivent prochainement rencontrer le maire de Cahors.

Des thermes ou un temple dédié à Divona

Le terrain concerné se trouve dans un secteur peu connu des archéologues. À l’occasion du diagnostic réalisé en 2011, 10 % du terrain ont été sondés à la pelle mécanique pour savoir si le site est digne d’intérêt d’un point de vue archéologique. Les sondages ont démontré la présence sur le site de murs romains qui s’élèvent à deux mètres. Ces murs datent du premier siècle de notre ère. « Ce sont des vestiges très lourds. Plusieurs absides ont été retrouvées. Généralement, on retrouve des absides dans les thermes et les sites liés à l’eau. On est sûr et certain qu’il s’agit d’un monument lié à l’eau. Mais il ne présente pas la même déambulation que les thermes romains connus » explique Didier Rigal, archéologue membre de la SEL.D’où une deuxième hypothèse encore plus exceptionnelle liée à Divona, la déesse gauloise des eaux. Divona est aussi le nom donné par les Romains à la ville de Cahors. « Il est possible que ce soit un lieu où on vénérait Divona. On a déjà retrouvé des offrandes et des pièces de monnaie à la Fontaine des Chartreux » continue Didier Rigal.Devant une telle hypothèse, qui serait inédite, les membres de la SEL ne veulent pas passer à côté d’une trouvaille peut-être exceptionnelle. Et demandent des fouilles avant la construction de l’hôtel qui saccagera tout le site (l’installation prévue de pilotis ne permettra pas de conserver le site estiment-ils). « Ce site est susceptible de cacher autre chose que de simples thermes. Il y a peut-être quelque chose de nouveau que l’on ne connaît nulle part ailleurs ! Nous sommes donc très surpris qu’il n’y ait pas eu ces fouilles de sauvetage » explique Patrice Foissac.D’autant que ces fouilles pourraient être menées en deux mois et pour un budget de 100 000 euros. « Il y a un souci si on laisse faire ce projet sans suivi archéologique » s’interroge Didier Rigal.