Une référente pour les victimes d’abus sexuels
Aurore Boudet a posé la plume, refermé son livre intitulé « Aurore… ou la gueule du loup » et ouvert une autre page de sa vie. Une page qui n’est pas longtemps restée blanche, puisqu’elle a commencé à y écrire les nouveaux chapitres de son existence.
Elle a décidé de continuer le combat contre le harcèlement sexuel l’inceste et les abus dont elle a été elle-même victime.
Son grand-oncle est « le loup » qui a dévoré une partie de sa vie de petite fille. Jugé par la cour d’assises de Cahors en 2011, il avait écopé d’une peine de 5 ans de prison ferme.
Elle n’avait pas 10 ans quand le prédateur familal a commencé à sévir.
Aurore Boudet a écrit ses maux à l’encre d’une enfance douloureuse qui reste à jamais ancrée dans sa vie.
Un univers brutal et pervers
Son texte parfois âpre, d’une vérité dure, est porté par un style direct qui réussit à merveille l’alternance avec un récit plus littéraire. Un récit plus doux dans l’univers brutal et pervers qui a meurtri une partie de son enfance et qu’elle ne veut pas que d’autres femmes subissent.
« J’ai décidé d’aider les femmes qui hésitent à livrer leur vérité. Des enquêteurs du commissariat de Cahors, dont je suis devenue référente dans le domaine du harcèlement, m’ont sollicitée pour rencontrer une personne qui avait fait appel à eux pour raconter son histoire. Elle n’osait pas aller au bout de sa démarche. Le bout, c’est la plainte. Nous avons beaucoup parlé. Cette femme a finalement décidé de déposer plainte » se réjouit Aurore.
Les clés pour ouvrir le dialogue
Confortée dans son rôle de référente et soucieuse de soutenir les femmes qui ont vécu ou subissent encore de plein fouet le harcèlement et les agressions sexuelles, elle s’apprête à créer une association d’écoute et de conseils à Cahors.
« Je veux aider les victimes et les conseiller dans les démarches à accomplir pour déposer une plainte. Les écouter d’abord, et cela en leur assurant la confidentialité. C’est important de pouvoir aller vers quelqu’un quand d’autres vous tournent le dos. Certaines femmes ne sont pas du tout soutenues par leur entourage » souligne-t-elle.
Briser le silence : c’est la première étape de leur reconstruction. Aurore Boudet a montré et écrit que cela était possible et surtout pas un frein à son épanouissement. Pour concrétiser son projet, elle a besoin d’un local, à Cahors.
Un lieu d’accueil, d’écoute et de compréhension. Les trois mots-clés pour ouvrir le dialogue.
Une séance de dédicaces samedi à Cahors
Le livre d’Aurore Boudet continue son chemin promotionnel parsemé de très bons retours. Il est disponible à la FNAC, dans les magasins Cultura, sur Amazon, mais aussi à l’Espace culturel Leclerc de Cahors où l’auteure le dédicacera samedi à partir de 14 heures.
Une autre séance est programmée le samedi 22 juin à l’Espace culturel Leclerc de Montauban.
Aurore Boudet a relaté son histoire lundi sur NRJ 12 dans l’émission de Jean-Marc Morandini, « Crimes et faits divers » qu’il est possible de revoir en replay.
Un site pour s’informer et s’exprimer sur les violences sexistes et sexuelles:
https://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/