Une trentaine d’enseignants ont investi la préfecture
Par un simple mail du chef d’établissement reçu ce mercredi à 17 heures, les équipes enseignantes du collège Gambetta ont appris que la huitième classe de 4e devant ouvrir à la rentrée n’était plus à l’ordre du jour. Ce jeudi matin, solidaires, ils étaient plus d’une trentaine à pousser les portes de la préfecture du Lot, à Cahors, afin de solliciter un entretien avec Xavier Papillon, le Dasen (directeur académique des services de l’Éducation nationale).
Si le dialogue a pu avoir lieu, chacun d’un côté de la banque d’accueil du bâtiment, la rencontre formelle ne s’est pas tenue. Le directeur académique du département n’acceptant de recevoir qu’une délégation de 4 personnes tout au plus. « Vous ne voulez pas discuter à 30, c’est pourtant notre quotidien avec 30 élèves par classe ! », rétorquait un professeur agacé.
C’est justement ces journées d’enseignement qui ont servi d’argument aux professeurs pour justifier auprès de Xavier Papillon de la nécessité d’ouvrir cette 8e classe au collège. « Nous avons établi les plannings, la répartition des élèves, et préparé cette rentrée sur la base de 8 classes. Nous y travaillons en concertation depuis des semaines et à deux jours des vacances vous nous demandez de tout revoir », déclaraient-ils. « C’est du mépris », lâchait un enseignant.
De 29 à 30 élèves par classe
« En février, le prévisionnel en 4e portait sur 213 jeunes. L’administration a donc envisagé l’ouverture d’une 8e classe. Or, les inscriptions définitives venant de tomber, l’inspection d’académie du Lot a réajusté sa copie sur une base de 204 élèves. Nous sommes dans la procédure habituelle de répartition des moyens. Il manque 36 élèves pour obtenir cette 8e classe », précisait Xavier Papillon qui propose des mesures d’accompagnement éducatives pour compenser.
Au collège Gambetta, on considère le problème mathématique sous un autre angle : « 9 élèves de moins nous font perdre cette ouverture qui aurait bénéficié aux 204 élèves de 4e ».
« On n’a jamais autant pris de mesures et sanctions disciplinaires. »
Tous ont rappelé au Dasen que ce niveau qui allait entrer en 4e était difficile voire très compliqué. « Depuis trois ans, on vous signale les problématiques : des élèves en fragilité scolaire, familiale et sociale plus nombreux que sur les autres niveaux. C’est une cohorte qui arrive en 4e. On n’a jamais autant pris de mesures et sanctions disciplinaires que depuis qu’ils ont intégré l’établissement. On s’est investi pour eux, parfois même au détriment d’élèves plus discrets qu’on a dû abandonner pour gérer les cas difficiles, ce n’est pas normal », lâchait un membre du groupe. Tandis qu’une collègue confiait discrètement : « Pour la première fois cette année, j’ai le sentiment d’avoir été un mauvais prof ».
Le dialogue s’est rompu sur la proposition du Dasen de recevoir demain une petite délégation ; tandis que les enseignants souhaitaient l’accueillir ensemble au sein du collège, pour plaider en faveur de cette 8e classe.
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