Vaccination : le département du Lot est à la traîne
Avec l’Ariège, le Lot fait figure de mauvais élève dans la région Occitanie en ce qui concerne la couverture vaccinale. Les chiffres du Bulletin de santé publique le prouvent : le département est clairement à la traîne. La nouvelle réglementation pourrait changer la donne.
A l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, l’agence régionale de santé vient de dévoiler le bulletin de santé publique Occitanie qui révèle les taux de couvertures vaccinales département par département pour l’ensemble de la région. Le Lot fait figure de mauvais élève et se classe presque toujours en bas du tableau.
Même pour le seul vaccin qui était jusqu’à présent obligatoire contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTPolio), le Lot est en retard. Pour ce vaccin précisément, les couvertures vaccinales du rappel chez les enfants âgés de deux ans sont de 95 % dans tous les départements de la région, à l’exception de l’Ariège et du Lot. Pour le ROR (rougeole, oreillons, rubéole), l’hépatite B ou encore le méningocoque C, même constat, le département est l’un des moins bien couvert de la région. De la même façon, les Lotois sont frileux l’hiver à se faire vacciner contre la grippe. Cette année encore le taux de vaccination du département était faible, autour des 44 %, bien en deçà du seuil national (50 %).
Alors le Lot fait-il partie des départements les plus récalcitrants à la vaccination ? Pour le docteur Olivier Darreye, médecin généraliste à Vayrac, la réponse est non. «Je ressens quelques craintes mais cela reste marginal. On a environ 10 % de la population lotoise qui est contre avec quelques zones moins bien vaccinées. Mais pour les nourrissons, il n’y a en général aucun problème. Je ne vois que très peu de réticences. Elles viennent plus tard. On a eu notamment le problème de l’hépatite B il y a quelques années. Le plus gros problème est en fait l’approvisionnement des vaccins qui sont en rupture de stock». L’obligation vaccinale mise en place depuis le 1er janvier devrait améliorer la situation selon le praticien qui préconise de l’information avant tout dans ce dossier.
«La vaccination est un véritable enjeu de santé publique, un des piliers de la lutte contre les maladies infectieuses permettant à la fois de se protéger et de protéger les autres» rappelle le docteur Benoît Naval, chef du Pôle enfance, famille, santé du Département du Lot qui signe l’édito du bulletin de santé publique Occitanie. Son service s’apprête à lancer plusieurs actions pour promouvoir la vaccination auprès des familles lotoises (lire encadré).
Un site d’information à consulter : www.vaccination-info-service.fr
La PMI du Lot mise sur l’information
Le service de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) qui dépend du conseil départemental du Lot concentre ses efforts sur l’information et la sensibilisation des familles au problème de la vaccination. La nouvelle réglementation suscite depuis le début de l’année beaucoup d’interrogations de la part des professionnels et notamment des structures d’accueil de la petite enfance. Dans quelques jours, la PMI va envoyer à toutes les assistantes maternelles et à toutes les structures d’accueil comme les crèches un document spécifique précisant la marche à suivre. Des séances d’information en direction des parents sont par ailleurs prévues pour inciter à respecter le nouveau calendrier vaccinal.
Le Lot serait à la traine ? Est-ce que pour autant il y a plus de cas de diphtérie, tétanos, polio et autres qu’ailleurs ? La vraie question est là. Mais curieusement, elle n’intéresse pas les médias…
On ne peut pas faire des statistiques sur un échantillon si petit.