Vin de Cahors: nouvelle stratégie

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L’ assemblée générale des syndicats de producteurs de Cahors qui avait lieu hier, a validé une nouvelle stratégie : cap sur la hiérarchisation des vins et les grands crus avec le développement durable au cœur du projet.

Le cinéma le Quercy à Cahors a servi de cadre hier en fin de matinée à la présentation de la stratégie conquérante et ambitieuse de l’AOC cahors. L’assemblée générale du Syndicat des producteurs présidée par Maurin Bérenger signe la fin d’un premier cycle qui reposait sur la mise en avant du malbec afin d’écrire une nouvelle page pour les dix ans à venir. L’appellation Cahors, comme le fait remarquer son président a décidé «de changer de braquet».

Comme pourriez-vous définir le projet que vous avez présenté aux vignerons ?

Maurin Bérenger : Nous avons travaillé sur un nouveau modèle de hiérarchisation des vins pour grimper vers les grands crus sans toucher à l’appellation de base. Ce principe et notre démarche ont été validés par l’INAO. Notre projet est donc de permettre au vignoble de Cahors de rentrer dans le cercle restreint des appellations qui ont des grands crus.

Pratiquement, comment cela va se passer ?

Il y aura une appellation «socle» puis la montée en gamme se fera en plusieurs étapes en suivant un cahier des charges chaque fois plus contraignant. L’idée au final est d’atteindre la crème des grands vins.

Prévoyez-vous une identification particulière de ces cahors

Dans les 2 à 3 ans, deux nouvelles dénominations qui ne sont pas encore arrêtées, figureront sur les étiquettes. Elles sont bâties autour de la localisation des terroirs ; elles vont s’appuyer l’une sur les terroirs de plateau et l’autre sur les terroirs de terrasse.

Est-ce que c’est un seuil que les viticulteurs pourront atteindre sans difficulté ?

Une chose est sûre, Il faut qu’un maximum de vignerons parviennent à ce premier niveau. L’objectif est d’arriver à une meilleure segmentation de la production avec de la valeur ajoutée à la clé.

Dans votre nouvelle stratégie, il est aussi question de développement durable ?

C’est l’autre grand volet de notre projet. Le but recherché est de devenir une appellation de référence en matière de respect de l’environnement et de développement durable des travaux vont être lancés très rapidement. Il y a une grande dynamique que l’on doit mettre en place afin d’être le plus vertueux sur ces questions, c’est une demande récurrente des acheteurs.

Le retour d’investisseurs au pays

La projection d’un petit film de 3 minutes a marqué les esprits hier au Quercy. Hervé Joyaux, ce Bordelais d’origine témoigne de son parcours entre la France et l’Argentine. Celui qui est considéré comme l’un des pionniers du malbec de qualité en Patagonie, créa là-bas dès 1993 une bodega en association avec son ami lotois Pierre Montmayou. Cette bodega «Fabre-Montmayou» est connue dans toute l’Argentine. Or aujourd’hui, les deux partenaires ont décidé d’investir dans le vignoble cadurcien. Ils ont acheté une centaine d’hectares de vigne et vont créer parallèlement un négoce de vin. «Je suis très optimiste sur notre projet à Cahors».

Propos recueillis par Jean-Michel Fabre La Dépêche
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