Visite commentée « les lieux et événements de la Libération de Cahors » ce mercredi

Le 17 août 1944 en début d’après-midi les dernières troupes allemandes quittent Cahors en direction de Toulouse, après avoir saboté des véhicules sur les allées Fénelon. Les maquis postés dans les alentours investissent la ville sans combat, le comité local de Libération se met en place et Robert Dumas, le « préfet des bois », prend ses fonctions au grand jour.
Défilé sur le boulevard, débordements de joie mais aussi, hélas, justice expéditive et femmes tondues, sont à l’ordre du jour. Emmanuel Carrère du service patrimoine de la Ville mènera la visite commentée « les lieux et événements de la Libération de Cahors » ce mercredi 17 août 2022.

Départ à 15h devant l’entrée du cimetière, porte Saint-Michel. Gratuit 

> Informations : 

Service du Patrimoine
8, rue de la Halle
05 65 20 88 91

Photo Archives départementales du Lot 73 J 72

Medialot

Récit de la libération de Cahors d’après Quercy.net

L’activité des maquis a pris une intensité maximum depuis le débarquement allié. La ligne de chemin de fer Paris-Toulouse est coupée, les communications téléphoniques et télégraphiques interrompues, la RN 20 rendue inutilisable entre Cahors et Brive. De ce fait la garnison allemande de Cahors ne sort plus de la ville, à l’exception de quelques patrouilles effectuées aux abords même. La cité est devenue pour eux un camp retranché, barrages et chicanes ayant été dressés aux entrées.

Dès le 16 août, les FTP-Vény, placés sous le commandement de “Georges”, prennent leurs dispositions pour continuer la lutte et libérer Cahors, seule ville encore tenue par l’ennemie. Les troupes assurent le maintien de l’ordre dans le département et prennent ainsi position sur les principaux axes d’accès à la ville.

Personne ne peut prévoir l’attitude de la garnison allemande, composée de plus de 700 hommes, même si les moyens de la Résistance sont suffisants pour obtenir sa reddition. Mais cette solution a été écartée par l’état-major, en raison des risques en vies humaines et les destructions inévitables qu’une telle action aurait entraînées. De nombreuses unités de maquisards prennent position autour de Cahors.

Le 17 les Allemands quittent la ville à 15 heures pour rejoindre Montauban. A la tombée de la nuit, ce même jour, le colonel Georges et le commandant Raymond (Picard), font leur entrée dans la ville, accompagnés de Alain (René Andrieu), Dominique (Maurice Défenin), Marcel (Faurant), Papy (René Darses), Paul (Robert Dumas), Gilbert (Bru) et d’autres membres de l’état major départemental.

Le préfet de Vichy Empetaz laisse naturellement Paul (“le préfet des bois”) s’installer à sa place.

Une importante réunion a lieu à la Préfecture, présidée par Robert Dumas, et d’importantes décisions sont prises concernant la sécurités des habitants, le ravitaillement, le fonctionnement des différents services, la réquisition d’un certain nombre d’édifices publics et de quelques hôtels, ceci pour les besoins des services, organismes civils et militaires.

Ce nom de “Paul” (Robert Dumas), – représentant le Gouvernement Provisoire – associé à celui de “Georges” (Robert Noireau), – Chef d’Etat-major des FFI du Lot – sont ceux que les Cadurciens découvriront le 18 août au matin au bas d’une affiche qui annonçant la libération du département, promet le châtiment des traîtres dans l’ordre et recommande le calme.

Le 18, quelques accrochages auront lieu au sud de Cahors, entre des traînards de l’armée allemandes et des groupes de FFI lancés à leur poursuite. Une vingtaine d’Allemands seront ainsi capturés.

L’état-major s’installe à l’hôtel des Ambassadeurs et le Comité de Libération à la Préfecture. Trois jours après, tous les services fonctionnent normalement et l’ordre règne.

Le 19 au soir, un ordre du colonel Serge Ravanel, chef régional des FFI, désigne le colonel Georges pour rejoindre Toulouse.

Il partira le lendemain à la tête d’un important contingent de près de 1500 hommes pour se mettre à la disposition des autorités toulousaines.

Un tribunal militaire siégea régulièrement et quinze miliciens traîtres, furent condamnés à mort et la sentence fut exécutée le 21 août à la Caserne Bessières. Il faudra ajouter l’exécution de six autres miliciens, le 14 septembre, au camp d’Herbouze, après jugement du tribunal militaire de campagne en date du 16 août.

[Sources : Musée de la Résistance, Cahors – Ombres et espérances en Quercy, 1940-1945, R. Picard et J. Chaussade, Les Editions de la Bouriane, Gourdon, 1999. – Ma résistance, Mémoires, Gilbert Verdier, 2003. – Le temps des partisans, Colonel Georges (Robert Noireau), Flammarion, Paris, 1978.]