Viticulture, noix, chataignes: Réagir aux conséquences catastrophiques du gel d’avril
Hier à Glanes, la FDSEA et des associations de producteurs ont rencontré les sénateurs du Lot et le vice-président du conseil régional. L’objectif : montrer aux élus les conséquences catastrophiques du gel d’avril pour qu’ils plaident ce dossier à Paris
«Le gel du mois d’avril a touché plusieurs régions en France, mais c’est dans notre département que ces cinq jours de températures négatives ont frappé avec une telle intensité laissant des viticulteurs et arboriculteurs dans le désarroi devant le spectacle de récoltes anéanties». Alain Lafragette, le président de la FDSEA du Lot, faisait cette précision hier après-midi à Glanes, devant la cave des Vignerons du Haut-Quercy. La crainte des organisations agricoles comme celle des producteurs de vin (AOC cahors, Cotes du Lot), de noix et de châtaignes (Comité du noyer et du châtaignier du Lot), est que le phénomène météo historique qui a saisi de froid les cultures lotoises soit classé de même niveau que celui qui a sévi avec moins de vigueur dans le reste du pays. Pour faire remonter le message jusqu’à Paris et plaider la cause du Lot jusqu’au Parlement, une rencontre avait été organisée sur le terrain, entre deux rangées de vigne, sur les coteaux de Glanes, avec les sénateurs Jean-Claude Requier et Angèle Préville. Vincent Labarthe, vice-président du conseil régional Occitanie, les rejoignait peu après. Les sénateurs comme leurs collègues députés rencontrés le 4 novembre à Anglars-Juillac, ont eu un tableau chiffré de la situation. Aucune production n’a été épargnée : 80 % de pertes dans l’AOC cahors et 50 000 hectos contre 180 000 hl de potentiel, 80 % aussi de dégâts sur le vignoble des Côtes du Lot. «C’est plus grave qu’en 1991 qui était déjà une année noire», explique un vigneron. Pour les noix, la perte de récolte est estimée entre 60 et 70 %. «Cela n’était pas arrivé depuis 36 ans», rappelle Georges Delvert. Les responsables de la station expérimentale de la noix à Creysse ont exprimé leur inquiétude, hier, car 80 % de la récolte manque. Pour la châtaigne, c’est variable d’un secteur à l’autre : «Certains ont fait une super récolte, d’autres ont perdu 100 % de leurs fruits», expliquait un producteur.
Face à de telles pertes, aux conséquences financières et sociales qui vont en découler, au travail complexe que cela entraînera dans les vignes, la FDSEA met la pression pour que la solidarité joue à plein en faveur du millier d’exploitants lotois impactés, sur les assurances, la trésorerie, les cotisations sociales, la fiscalité. «Exceptionnellement, l’indemnisation perte de fonds pourrait passer de 30 à 70 % pour le Lot. Cela s’est déjà vu lors des tempêtes», note Alain Lafragette. Une ligne budgétaire de 2 M€ serait ouverte par le conseil régional. Les questions d’actualité au Parlement seront une bonne occasion d’évoquer le cas du département et, du côté de la FDSEA du Lot, on aurait également sollicité un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture.
Contrôler l’origine des viandes de porc, mais surtout l’étiquetage
C’est ce qui a mobilisé la poignée d’éleveurs porcins du Lot et de l’Aveyron dans les rayons du Leclerc Figeac-Capdenac, hier soir.
François Valy, vice-président de la Fédération nationale porcine était venu du Morbihan, pour soutenir cette action de la FRSEA Occitanie (fédération régionale des syndicats des exploitants agricoles) et dénoncer la situation économique intenable pour la profession.
«L’origine de la viande doit être mentionnée, c’est une obligation, insistait-il. Si les marques producteurs de la grande distribution le font en général, ce n’est pas le cas pour certains industriels de l’agroalimentaire qui essaient de biaiser, de dissimuler la provenance en la rendant opaque aux yeux du client. Or, l’acte d’achat du consommateur en supermarché est extrêmement rapide, il n’a pas le temps de chercher».
Au-delà de la viande fraîche ou du jambon, plutôt bien étiquetés, ce sont surtout les plats préparés et cuisinés qui étaient visés. Les éleveurs se sont donc livrés à un contrôle précis dans les rayons du Leclerc pour interpeller l’enseigne et l’inciter à signaler cette carence à ses fournisseurs… Car sur les exploitations porcines françaises, la situation économique s’assombrit de nouveau. «On rentre dans les négociations nationales sur les prix. Pourtant en pleins états généraux de l’alimentation, tout le système économique réclame des prix bas. Dans les faits : l’éleveur est payé 1,33 €/kg. Un prix qui ne couvre même pas son prix de revient, alors on ne vous parle même pas de sa rémunération. Quel salarié accepterait de travailler pour rien ?», dénonçait François Valy.
«Pour le profit de quelques-uns, on nous vole la valeur de notre travail», concluaient des éleveurs lotois.
Vin de Glanes : une perte et pas de stock
L’IGP des Coteaux de Glanes qui poursuit à produire un vin attachant dans le Nord Lot, a été frappée de plein fouet par le gel d’avril. La récolte habituelle tourne autour de 2 500 hectolitres, les sept producteurs ne peuvent tabler cette année que sur 650 hectos. Et ils ne peuvent pas compter sur du stock pour faire de la trésorerie. Du coup, deux jeunes qui devaient s’installer ont dû reporter leur projet.
L. Bertoni La Dépêche
Les Coteaux de Glanes
Depuis plusieurs années déjà, nous conduisons notre vignoble selon la technique de l’enherbement naturel maitrisé. Il s’agit en fait de laisser s’installer entre les rangs de vignes la flore naturelle et ainsi favoriser le développement d’une multitude d’espèces végétales et animales. Malgré la concurrence que cela peut entrainer avec la vigne, notamment en période de sécheresse, les impacts sur la structure, l’érosion, et sur les échanges entre la plante et le sol sont bénéfiques pour la qualité des vins que l’on produit.
La grogne est palpable dans les campagnes. Un groupe de jeunes agriculteurs de la Haute-Garonne a pénétré, ce samedi midi, dans une grande surface de Muret. Ces agriculteurs accusent la grande distribution d’orchestrer la mise en place d’une pénurie de beurre qui selon eux n’existe pas.
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